dimanche 24 novembre 2024

Une histoire de banane

Le 25 octobre 2024, une simple banane, accrochée par du ruban adhésif sur un mur chez Sotheby's à New York, a été vendue 6,2 millions de dollars.
Il s'agit d'une interrogation conceptuelle et physique de l'italien Maurizio Cattelan sur la notion d'art et sa valeur.
 
Justin Sun, fondateur de la plateforme de cryptomonnaies Tron, en est devenu l'heureux acquéreur, il explique :
"Ce n'est pas juste de l'art. Cela représente un phénomène culturel qui crée des ponts entre les mondes de l'art et la communauté des cryptomonnaies". L'entrepreneur originaire de Xining, en Chine, a promis de "manger la banane pour en faire une expérience artistique unique et honorer sa place à la fois dans l'histoire de l'art et de la culture populaire".
Il ne mentionne pas de quelle culture populaire il s'agit ? Mais il aurait dû ajouter :
L’homme reste et demeure un singe, il aime donc la banane ! Les riches, leurs galeries, leurs critiques ne font pas exception.
Le Chinois a prévu, peut-être par défi, de tout simplement manger la banane. En cela, il se distinguera et, surtout, il s’affranchira de sa pernicieuse et trop grande dépendance occidentale.
Trentenaire, Justin Sun s'était déjà distingué en acquérant en 2021 une sculpture d'Alberto Giacometti, "Le Nez", pour 78,4 millions de dollars.

L'oeuvre iconoclaste et provocatrice de Maurizio Cattelan, qui existe en trois exemplaires, est censée interroger la notion d'art et de valeur. Elle a fait parler d'elle depuis sa première exposition en 2019 à Miami, où un autre artiste l'avait mangée pour dénoncer son prix, à l'époque 120.000 dollars. Un autre exemplaire a été donné au musée Guggenheim de New York.
Sotheby's avait fixé son estimation entre 1 et 1,5 million de dollars. Les conditions de la vente prévoient que l'acheteur se voie remettre un certificat d'authenticité et un mode d'emploi pour remplacer le fruit, forcément périssable.
Comedian, c'est-à-dire la banane, n'a tout de même pas atteint le prix de 121 millions de dollars adjugé la veille, cette fois chez Christie's, pour "L'empire des lumières", une peinture emblématique de René Magritte.




L'Allégorie de l'art contemporain ou le combat des influences - Tribute Frémiet

L'influençable anthropoïde, sous le regard et avec l'accord tacite du petit ministre interchangeable, essaie en vain de tordre le cou à l'art académique.
L'art contemporain qui repose sur l'immatériel concept et l'éphémère au détriment de la peinture, pense gagner le combat grâce au soutien des institutions... La peinture académique, son exact contraire, connut effectivement une mise à l'écart d'au moins un siècle, les œuvre ont été décrochées des cimaises des musées, mais comme là il restait une trace tangible, de surcroît populaire, alors elles ont été raccrochées.
Qu'en sera t-il pour l'art contemporain ? On peut raisonnablement penser, à plus ou moins long terme, qu'il n'en restera rien ou presque, si ce n'est ces allégories.

samedi 16 novembre 2024

Budget 2025 et Culture

 

L'heure semble actuellement aux économies ?
Proposée dans la loi de Finances 2025, au chapitre économies de dépenses, et après celles touchant l'Opéra de Paris et la Comédie française, une baisse de 35 % du Fonds d'aide à l’expression radiophonique a provoqué une levée de boucliers de la part des radios associatives, qui vivent grâce à ce soutien.
Les jours des FRAC, plus généralement des achats d'état, donc de l'art subventionné, sont désormais comptés. Ils devraient même sans doute trouver consensus.
En ces temps de budget contraint, il ne serait d'ailleurs pas inutile de mentionner le coût du Centre national des arts plastiques : 11.2 Md€ ; un Centre qui pourrait parfaitement être supprimé, sans pour autant être impopulaire auprès d'un électorat, si cher à nos élus.

La pensée unique ou l'accord tacite régit depuis près de 50 ans l'art. L'affaire reste suffisamment grave et sérieuse pour être traitée sans dérision, avec des arguments concis et précis.
Les manifestations d’art dit contemporain ont atteint un sommet dans l'absurde, dans l’esthétiquement, le démocratiquement et moralement scandaleux.
Quelques doutes apparaissent de plus en plus du côté des responsables politiques, pourvoyeurs d’argent public, pour le maintien à flot de ce bateau ivre que représente l'art contemporain…
Sans soutien officiel des autorités, que deviendraient alors ces milliers de fonctionnaires, ces centaines de professeurs-artistes en écoles d'arts, ces milliers de plasticiens émergents subventionnés sortant de ces écoles ou encore ces dizaines de milliers d’œuvres acquises complaisamment par les FRAC ?
L'arrêt radical de toute intervention, courageux, égalitaire et salutaire au budget, serait assurément une révolution digne de la chute du mur de Berlin.





L'exception culturelle à la française ?
Selon certaines rumeurs, le galeriste new-yorkais Léo Castelli a entretenu des liens avec la CIA et une proximité avec la Mafia. Il était aussi notoirement proche du galeriste parisien Templon, lequel demeurait associé à une stratégie de soft power permettant aux USA de prendre le contrôle de la culture européenne en installant la suprématie anglo-saxonne sur le marché de l’art international.
Manoeuvre pleinement réussie et très suivie par l'état culturel français. Phénomène hélas pas nouveau puisqu'il prend source dès l'époque du début de la Guerre froide.




Une source importante d'économie et, surtout, d'égalité républicaine
Une mission de contrôle, d'audit, d'étude, de conseil et d'évaluation
Rapports transmis à Madame Rachida Dati

jeudi 31 octobre 2024

Nevers, exposition Musée Frédéric Blandin



Maximilien Luce (1858-1941) Portrait de Félix Fénéon, 1903 - Huile sur toile - 127 x 118
Nevers, Musée de la faïence et des beaux-arts

Maximilien Luce
Peintre prolifique, comme militant libertaire il produisit aussi de nombreuses illustrations engagées.
Vers 1885, et durant une quinzaine d'années, il s'inscrit dans le mouvement néo-impressionniste en utilisant la technique pointilliste développée par Georges Seurat.

Michel Philippart
Peintre prolifique, comme Président de l’Association des Amis du Musée de la Faïence et des Beaux-Arts de Nevers, il a proposé à quelques créateurs d'imaginer librement à partir des portraits du couple Félix et Fanny Fénéon.
Ces contributions seront exposées en décembre 2024 dans la salle capitulaire à côté des deux originaux peints par Maximilien Luce et conservés au Musée de Nevers.

L'exposition "Variantes contemporaines du couple Fénéon par Maximilien Luce" sera inaugurée le samedi 23 novembre à 16 heures.




Déclinaisons des portraits de Félix et Fanny Fénéon

Fanny Fénéon
# me too ! Il était courant à l'époque, à l'image de Degas ou encore Zola, amateurs de petits Rats, de courtiser pour le meilleur et le pire de très jeunes filles.
Félix Fénéon
1861-1944, critique d'art, journaliste, collectionneur d'art et directeur de revues. Anarchiste comme Elisée Reclus, il s'engage dans la mouvance sociale libertaire dès 1886 et collabore à de nombreuses publications, notamment avec Le Révolté, le journal anarchiste de Jean Grave.

« me too et Fénéon l’anarchiste »

Né en 1951, Marc Vérat a toujours vécu dans la Nièvre sauf pour ses études aux Beaux-arts de Reims et Besançon puis quelques années passées en Argentine.
Après des dizaines d’années de peinture surréalistes, dont quelques-unes sous contrat avec un producteur parisien et dix ans consacrés à sa galerie neversoise « Au puits du Bourg », Marc Vérat a posé définitivement ses pinceaux et crée désormais sur ordinateur. Superpositions d’images extraites de peintures dites « pompier » sur des décors nivernais.
Un de ses montages (vitrail photographique) figure dans les œuvres contemporaines de la chapelle St Sylvain à Nevers.

Marc Vérat n’a jamais dissimulé son aversion envers l’art dit contemporain et se constitue une importante collection de peintres nivernais qu’il soutenait dans sa galerie. Il autoédite des ouvrages révélant ses montages photographiques et ses conceptions artistiques. Ouvrages argumentés à diffusion trop limitée. Rejetant toute hypocrisie et tout faux semblant, il s’est retiré de la vie artistique locale. Ainsi il hésita longtemps avant d’accepter de participer à cette exposition.
L'œuvre présente à l'exposition correspond à ses créations actuelles : insertions de peintures anciennes dans un environnement d'aujourd'hui. Entouré d’un vitrail, le portrait de Fanny Fénéon par Maximilien Luce est sagement reproduit sur sa chaise, dans le hall d’entrée du Musée de Nevers. Félix Fénéon, tout à gauche, nous regarde. Derrière lui, une maternité, la Vierge et l’enfant Jésus entourés d’anges musiciens de William Bouguereau. Autant de reproductions de peintures elles-aussi parfaitement intégrées dans le hall du Musée.

Particularités de ces deux œuvres ? Leurs inscriptions écrites.

Pour Monsieur : « Félix Fénéon, critique d’art, journaliste, collectionneur et anarchiste libertaire dès 1886 »
Pour Madame : « me too. Aujourd’hui, en France, 210 000 femmes seraient victimes de viol ou de tentatives de viol. Qu’en était-il hier ? ».
Marc Vérat évoque ainsi le phénomène MEE TOO, caractéristique de notre époque, tout en mentionnant que les méfaits qu’il révèle ne sont pas récents, mais existaient déjà du vivant de Luce et Fénéon, et cela depuis des siècles.
Plusieurs peintres de cette exposition déplorent aussi le statut d’infériorité que subissaient les femmes. Regret souvent plus explicite dans leurs commentaires que sur leurs tableaux.
Par ses textes écrits, Marc Vérat enfonce le clou. Ses deux œuvres photographiques deviennent de véritables affiches mêlant images et slogans.


La factotum de la salle capitulaire

Maximilien LUCE et le couple FENEON
La notion de couple chez les êtres humains.
Exposition proposée par et avec Les Amis du Musée de la Faïence et des Beaux-arts de Nevers dans la salle Capitulaire du Musée, avec, hélas, de trop nombreuses contraintes.

Le thème général : La notion de couple chez les êtres humains, (hétéro ou pas), mais aussi la référence à d’autres oeuvres d’art.
Les matériaux et supports, un seul médium peut être utilisé, mais aussi plusieurs peuvent se mêler : peintures, collages, tissus, photographies…
Les contraintes matérielles : assembler deux toiles (ou autres matériaux) de format 25F et 25M, soit 81cm X 65cm et 81cm X 54cm, verticalement, l’une à côté de l’autre. Possibilité de placer la plus large à droite ou à gauche. Dimensions totales importantes (81cm X 119cm) nécessaires pour cette imposante salle capitulaire. Un défi à relever pour chaque participant.

Gros investissement en temps et énergie mais inscription gratuite.

Les quatre côtés de l’ensemble seront bordés d’une simple baguette noire de 3,5 cm à 4 cm et 4 ou 5 mm d’épaisseur. Une baguette verticale semblable séparera les deux toiles avec une rupture de vingt centimètres pour qu’elles communiquent entre elles de la façon que vous voudrez. Ce vide de vingt centimètres sera placé selon votre choix, en haut, en bas, vers le milieu….
L’épaisseur des toiles, ou des panneaux d’autres matériaux, doit être au minimum de 2,5 cm et au maximum de 3,5 cm pour qu’aucun élément de l’oeuvre ne dépasse des baguettes d’encadrement.
Si votre panneau principal est mince (0,5 cm à 1 cm), vous devrez placer derrière, sur les côtés, des tasseaux de bois pour atteindre l’épaisseur demandée et rigidifier l’ensemble.
Si, pour faciliter le transport, les deux toiles sont séparées, elles devront être fixées l’une contre l’autre pour l’exposition. Possibilité qu’elles arrivent déjà fixées l’une à l’autre, surtout si le passage de vingt centimètres entre les deux contient une partie rigide
Les sujets à représenter Trois obligations
— D’abord la reprise d’un ou plusieurs éléments des tableaux de Luce, que vous modifierez peu ou beaucoup selon votre choix et votre style.
— Chaque toile représentera un humain du couple. Le lien qui les unit passera par le vide de vingt centimètres dans la baguette centrale. Représentation des personnages figurative ou pas, mais leur nature humaine sera évidente.
— Des allusions à plusieurs autres oeuvres picturales historiques identifiables seront incluses dans votre oeuvre, de la manière que vous le voudrez.
Toutefois, ces obligations ne doivent pas brider votre imagination. Votre univers artistique doit s’exprimer. Les contraintes imposées suscitent souvent des solutions novatrices. En regardant votre oeuvre, on en devinera l’auteur car votre style personnel restera identifiable. On y devinera aussi les deux peintures de Maximilien Luce qui en sont les inspiratrices.

Musée de la Faïence et des Beaux-Arts
16 rue Saint Genest 58000 Nevers
+33 (0)3 86 68 44 60
museedelafaience@ville-nevers.fr

A l'époque il était relativement courant que les vieux messieurs, à l'image de Zola ou encore Degas,
amateurs d'art et surtout de Petits Rats, courtisent de très jeunes filles.





1972 - 2024

Gravure à l'aquatinte par VERAT Marc

Description :
Gravure à l'aquatinte et eau-forte
Précisions :
sujet représenté
Le premier évangile de Matthieu a été choisi comme sujet-référent pour une suite d'eaux-fortes et aquatintes, gravée en 1972, dans le cadre d'un diplôme de gravure des beaux-Arts; Au premier plan à droite, représentation du Christ et de Saint Matthieu devant des églises et bâtiments d'architecture.
Statut juridique :
propriété de la commune, don manuel, Nevers, musée de la faïence Frédéric Blandin.
Date acquisition 1972 - Ancienne appartenance Harris Jean-Pierre.
Localisation :



Tribute Manet 1996 - Collection Christian Lebrot
Rouy, In Memoriam 2017 - Arrêt sur photo de classe





De Roland Baillet à Guy Vérat, deux générations d'écoliers

Nous sommes en 1928, dans un village de la campagne nivernaise.
Les élèves posent avec tout le sérieux qui s'impose pour le photographe professionnel de passage. Les plus jeunes au premier rang, assis en tailleur, leurs aînés sont debout avec derrière, qui dépasse d'une tête, le maître d'école arborant cravate, gilet et moustache. Tous portent la blouse sombre réglementaire en fixant sans bouger l'opérateur.
Le Petit du centre, qui obtient le privilège de tenir l'ardoise nominative est déjà le roi du calcul mental, avec un tel don, rien d'étonnant à ce que l'on devienne premier du canton puis ingénieur.
Le Grand, du dernier rang, à gauche, sans doute un cousin du Grand Meaulnes, est un Rebel. Lui ne porte pas la blouse de rigueur et, réfractaire à l'école laïque, obligatoire et gratuite, il tire, peut-être avec ses raisons, la langue à la République et au photographe. Qu'a-t-il pu bien devenir ?
Quant au Petit, pas de problème, son parcours nous reste familier : Arts et Métiers - Supélec et cadre supérieur dans l'industrie, ce qui ne met nullement à l'abri d'engendrer un contraire proche du Rebel ou du Grand Meaulnes. 


Elisée Reclus - Compagnons, Vous demandez à un homme de bonne volonté, qui n'est ni votant ni candidat, de vous exposer quelles sont ses idées sur l'exercice du droit de suffrage. Le délai que...



Il y a des œuvres qui touchent au cœur, des expositions qui marquent, qu'on n'oublie pas. Celle consacrée au travail de Jacques Braunstein, visible au musée de la Faïence et des Beaux-Arts d...


dimanche 13 octobre 2024

Un employé iconoclaste ?

 

Publié le 8 octobre à 22h23

Un employé iconoclaste ?
Le technicien de surface a pensé bien faire en jetant à la poubelle deux canettes de bières vides. C’était en réalité une œuvre du musée.
Un employé du LAM Museum de Lisse aux Pays-Bas a, par mégarde, mis à la poubelle une des œuvres du musée. Selon le Midi Libre, qui cite l’AFP, l'œuvre en question est un assemblage de deux canettes de bières vides, intitulé “Tous les bons moments que nous avons passés ensemble” et réalisée par l'artiste français Alexandre Lavet.
Par chance ? La conservatrice du musée s’est aperçue de la disparition des canettes de bières à temps et a pu les récupérer avant qu’elles ne quittent l’enceinte du bâtiment.
Suite à l’incident, la directrice du musée a confié que l’objet serait désormais placé plus traditionnellement sur un socle, pour éviter que cela ne se reproduise.
Jusqu’alors, l’assemblage était exposé dans une cage d'ascenseur en verre. Un choix surprenant qui correspond toutefois aux attentes du musée, qui souhaite valoriser un art qui “encourage les visiteurs à voir les objets du quotidien sous un jour nouveau”, ajoute la responsable du LAM Museum.

Il s'agit en fait de deux canettes peintes à la main à l'acrylique. Mais leur valeur artistique a toutefois échappé au technicien qui les a jetées à la poubelle.
Froukje Budding, du musée LAM de Lisse, a déclaré à l'AFP que les œuvres d'art étaient souvent placées dans des endroits inhabituels "Nous essayons de surprendre le visiteur à chaque fois", a-t-elle expliqué.
La conservatrice Elisah van den Bergh a récupéré l'oeuvre dans un sac poubelle juste à temps alors qu'elle était sur le point d'être jetée. Nous avons maintenant placé l'œuvre sur un socle, pour qu'elle puisse se reposer après son aventure. Elle a souligné que le technicien de surface ne faisait finalement que son travail.



Fait divers au Ministère de la culture
Le haut fonctionnaire s'ennuie ! Alors, comme Ulrich Meister, cité plus bas, il donne dans l'art contemporain.

JORF n°0237 du 13 octobre 2018 - texte n° 68
Arrêté du 10 octobre 2018 portant retrait d'emploi (directions régionales des affaires culturelles)
NOR: MICB1823868A - ELI: Non disponible
Par arrêté de la ministre de la culture en date du 10 octobre 2018, l'emploi de directeur régional adjoint des affaires culturelles de la région Grand Est occupé par M. Christian Nègre, administrateur civil hors classe, lui est retiré dans l'intérêt du service.

Les artistes ou les pervers ? Restent plutôt rares au ministère, plus nombreux sont les fonctionnaires qui ne servent pas à grand chose et Christian N. en représente le parfait exemple.
Le temps paraît parfois long dans la fonction publique, alors on s'occupe comme on peut !
Basé sur une liste qu'il a lui-même constituée, Christian N., haut fonctionnaire du ministère de la Culture a administré des diurétiques a plus de 200 jeunes femmes entre 2009 et 2018 afin de les photographier en train d'uriner.
Lorsque ce recruteur reçoit les candidates dans son bureau, il leur offre aimablement une boisson chaude complétée d'une dose de diurétique. Peu après, le haut fonctionnaire propose une visite dans le quartier. Sous l'effet des diurétiques les jeunes femmes finissent par avoir envie d'uriner, mais leur recruteur s'arrange pour les éloigner des toilettes publiques ou des bars. Alors, elles accomplissent leur besoin naturel dans la rue, sous un pont, à même le sol... Une situation humiliante, sous le regard de leur agresseur, qui les cache avec son manteau mais sans rien perdre bien entendu de la scène.

"Je me suis soulagée par terre, quasiment à ses pieds. J'étais humiliée et honteuse", raconte Claire. Autre témoignage, celui de Karine : "Au bout d'un moment l'envie est trop forte, je sentais mon ventre gonfler, j'étais au bord du malaise. Sous un pont, j'ai baissé mon pantalon et ma culotte, et j'ai uriné. Pendant ce temps, il tenait son manteau devant moi pour me cacher et regardait mon visage". Élise, elle, réussit à se retenir malgré la souffrance : "Je lui dis clairement que je ne me sens pas bien. Je m'écroule de douleur. Des gens se sont agglutinés autour de nous. Il a dit aux passants qu'il était DRH au ministère, puis m'a proposé d'uriner derrière un baraquement de chantier et de me cacher avec sa veste.

L'affaire finit par éclater le 15 juin 2018 à la Drac Grand Est, où Christian N. est directeur régional adjoint. Un collègue le prend alors en flagrant délit et le dénonce à sa hiérarchie, malgré le statut de Christian N., et sa longue carrière aux ministères, ses passages à la Direction générale de l'administration et de la fonction publique, à l'égalité des droits entre les femmes et les hommes au ministère de la décentralisation, de la réforme de l'Etat...
L'intéressé finira par reconnaître avoir photographié et peut-être intoxiqué les femmes qu'il rencontrait dans le cadre de ses fonctions. Suspendu en octobre 2018, le fonctionnaire est révoqué trois mois plus tard, en janvier 2019, date à laquelle une enquête a été ouverte par le parquet de Paris. Placé en garde à vue fin octobre 2019, Christian N. est désormais placé sous contrôle judiciaire et mis en examen.

mardi 20 août 2024

EN ART CONTEMPORAIN, LE RIDICULE NE TUE PAS !

 

Messieurs Koons et Buren - Ces deux personnes peuvent avoir le sourire ; en effet, fait extraordinaire et des plus rare, elles vivent confortablement de leurs productions. Mais savent-elles exactement pourquoi ? Un heureux hasard ? Une banale question de chance ou d'opportunisme ? Ou bien encore d'époque et de relations ?
En tous cas, savoir-faire et talent, sans parler de goût, paraît nullement obligé.

EN ART « CONTEMPORAIN », LE RIDICULE NE TUE PAS… IL VALORISE.
… Bien au contraire, car dans ce monde à l’envers, c’est le grotesque qui devient la norme et le signe d’une distinction intellectuelle et sociale.


Ulrich Meister - Collection FRAC Hauts de France
Achat à la Galerie Tanya Rumpff en 2000 (prix d’achat non mentionné)

Cette poubelle, au sens propre, nommée par Ulrich Meister en 1994 : Untitled, titre d'ailleurs de la plupart de ce genre de production, est un reflet non seulement de l'emprise internationale mais aussi la marque du manque d'identité des Frac. En effet, ceux-ci ne peuvent en aucun cas concevoir un art contemporain qui soit peint, figuratif et technique, local, régional ou même national.

dimanche 9 juin 2024

Le Nicolemuseum



Une grande diversité d'images très souvent figuratives et spectaculaires, du surréalisme au fantastique en passant par d'innombrables créations hors les sentiers battus. Une absence peut-être, le savoir-faire et les thèmes académiques, qui par ailleurs n'ont pas manqué de se renouveler.

8570 artistes, venus de tous les pays, figurent déjà dans le Musée de Nicole.
Chacun d’eux a été choisi pour son identité, sa liberté, sa sincérité, son inventivité, son écriture propre, sa nécessité et sa vitalité… Parce que chacune de leurs créations ne ressemble à aucune autres, parce que chacune prouve aussi que l'art contemporain ne se limite pas aux versions conceptuelles et minimalistes officielles.
 
Il y a 101 salles à visiter dans le Nicolemuseum. Voici la salle n° 84

mardi 4 juin 2024

ART CONTEMPORAIN - PROFIL TYPE



Les lauréats du Prix de Rome 1957


Elèves de l'école d'art de Clermont-Ferrand

L'Oeuvre :
- Actuellement une photographie floue, au genre indéterminé qui peut être de qualité médiocre, mais de grand format avec, au centre, un éclairage néon qui clignote. Le tout sur un fond sonore répétitif.
Le Titre :
- De préférence en anglais : UNTITLED
La Démarche :
- Le processus de l'assimilation de la source lumineuse et sonore, de sa mise en valeur et de l'atténuation floue jouent un rôle récurrent majeur. Les calculs parfois ironiquement exagérés ne livrent pas seulement le protocole détaillé de la propre démarche intrinsèque mais ils introduisent aussi l'aspect délibérément arbitraire et ambigu des systèmes sémantiques et géoponiques qui se réfèrent à eux-mêmes en s'ouvrant finalement sur des lectures multiples qui questionnent le spectateur ordinaire...
L'Artiste :
- Vit et travaille à New York, appartient et est issu de la bourgeoisie aisée.
Pour appartenir à la scène de l'art occidental le talent n'est pas indispensable, par contre la connaissance du réseau est incontournable et le carnet d'adresse doit-être des plus influant.

LE PARADOXE de l'art contemporain.
La culture générale s'est démocratisée. A la version latine de la Troisième République s'est progressivement substitué la sélection par les mathématiques, aux résultats peu contestables et sans doute plus justes. Dans le domaine des Beaux-Arts, l'académisme a laissé place au "concept", forcément subjectif, donc sujet à une sélection arbitraire.
Outre les partisans de l'art moderne, les lauréats-professionnels de l'art contemporain ont très souvent tourné en dérision la peinture académique et dénoncé l'ancien système des Beaux-Arts. Néanmoins la tendance qui privilégie le conceptuel et le minimalisme bénéficie généreusement du soutien de l'administration, véritable substitut aux Salons officiels du Second Empire et de la Troisième République. Mais au contraire de l'art académique, en son temps incontestablement populaire, l'art contemporain n'a pas ou presque pas de public et sans l'appui des structures mises en place par l'Etat français son existence même paraît improbable, sa légitimité s'en trouve donc vivement remise en cause.
La démocratie, un vain mot ?
La démocratie n'existe pas vraiment, elle n'est qu'une illusion.
L'artiste en tant que tel n'a guère de pouvoir de décision, tout est déjà régi par les marchés, la mode du moment et les groupes d'influence.
Les domaines de l'Art n'échappent pas à cette règle générale, bien au contraire, ils l'exacerbent et le conformisme intellectuel est bien plus répandu qu'il n'y paraît.
La technique - incontournable avec l'art académique par exemple - se trouve reléguée comme simple accessoire, quant au sens de l'oeuvre il reste très secondaire, voire inexistant. Dès lors, tout le monde peut désormais exposer et prétendre au statut d'artiste, mais officiellement il y a très peu d'élus.
Les étudiants qui choisissent les filières artistiques s'exposent inévitablement à un problème de débouché, et ceux qui subissent l'influence de l'art contemporain encore davantage. Ce marché des oeuvres contemporaines, mis à part quelques institutions, est quasi inexistant alors qu'il restera toujours possible avec la peinture d'intéresser, même modestement, quelques amateurs et collectionneurs.


lundi 27 mai 2024

Tribute Duchamp, GPTQBC - LHOOQ - COVID

 https://lagazettedenicole.art/zeu-blog/


Tribute Duchamp, GPTQBC - LHOOQ - COVID



Le Pot, version contemporaine du Porte-bouteilles, de Simon Nicaise, acquis par le FRAC-Normandie

Les FRAC, voulus par un gouvernement de gauche, entérinés par la droite, ont contribué non seulement au discrédit de la gauche mais également à la détérioration durable de l'image de l'Art. L'art s’est coupé de la base populaire et laborieuse en devenant l'affaire, comme jamais auparavant, d'une classe extrêmement minoritaire.


Marcel Duchamp, 1887-1968 - Porte-bouteilles 1914 / 1964
Fer galvanisé : 64 cm, diamètre 42 cm - Achat, 1986, Centre Pompidou

L'objet original, aujourd'hui disparu, portait une inscription dont l'artiste prétendait ne pas se souvenir, témoin de la désinvolture qui entoure l'élaboration du readymade. Pourtant Duchamp scelle ici le choix d'une esthétique visuelle indifférente, le choix du hasard et de l'importance du n'importe quoi !

En 1914, Marcel Duchamp acquiert au Bazar de l’Hôtel de Ville un porte-bouteille et il écrit à sa sœur quelque temps plus tard afin de lui demander d’exécuter sa démarche artistique :
« Prends pour toi ce porte-bouteilles, j’en fais un readymade à distance. Tu inscriras en bas et à l’intérieur du cercle du bas, en petites lettres peintes avec un pinceau à l’huile en couleur blanc d’argent, l’inscription que je vais te donner ci-après et tu signeras de la même écriture comme suit : Le Hérisson d’après Marcel Duchamp ».
Le ready-made : un objet ordinaire promu au rang d’œuvre d’art par la volonté de l’artiste, qui lui donne un sens nouveau, est né.
Plus d'un siècle après une Association Internationale des Critiques d’Art en restera là !

Durant les Trente Glorieuses la critique d’art en France était indépendante de l'Etat, des Ministères et des réseaux financiers.
Après guerre, L’AICA, une Association Internationale de Critiques d’Art fut créée par des résistants, dont Jacques Lassaigne, journaliste au Figaro, qui devint en 1971 conservateur en chef du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.
L‘Etat culturel n’existait pas encore, les FRAC non plus, pas de délégués aux arts plastiques ni d'inspecteurs à la création, pas davantage de galeries subventionnées mais le public restait présent en nombre aux expositions. L’éco-système naturel de l’art demeurait encore intact. Tous les journaux mensuels et quotidiens, nationaux et régionaux, avaient leur rubrique régulière sur les expositions d'art, pas encore appelé contemporain. Le critique d’art était un homme libre, généralement proche des créateurs.

Aujourd’hui la plupart des critiques de cette association AICA sont inféodés aux réseaux institutionnels et grands marchands, afin de répondre au besoin de textes laudateurs - qui finiront néanmoins au pilon - afin de rédiger sur commande des catalogues ou des monographies agréés et subventionnés par le Ministère de la Culture.
Ces critiques qui se déclarent historiens-philosophes de l’art, qui sont par ailleurs souvent professeurs-fonctionnaires en écoles d’art ou maîtres de conférence à l'université, ne manquent bien entendu pas de prétention. Pourtant ils ne font finalement que reprendre complaisamment l'idée de Marcel Duchamp.


Duchamp, LMCLGBT - LHOOQ

Une source importante d'économie et, surtout, d'égalité républicaine. Rapport transmis à Madame Rachida Dati par Marc VERAT, à Georges SALAÜN...

dimanche 19 mai 2024

Démocratie à la française



« On marche sur la tête ! »

L'Art contemporain en France avec des achats d'Etat sans identité, plus de 50 000, qui gaspillent l'argent du contribuable, bien entendu sans lui demander son avis.
Cette grotesque imposture que représente l'art contemporain va bien finir par s’effondrer sur elle-même…


Jeff  Koons, Tulip, The Greater Fool Theory

Souvenons-nous de la tulipe : un produit de luxe et un marché en expansion !

La première bulle spéculative de l’histoire éclate en Hollande, en février 1637 avec une forte spéculation sur les tulipes, au cours de laquelle des bulbes de tulipes s’échangeaient au même prix qu’une maison à Amsterdam.
Le XVIIe siècle marque le « siècle d’or » hollandais. Les Provinces-Unies, autrement dit la Hollande, constitue l’un des États européens les plus modernes, notamment en matière d’art et de culture. Sur le plan économique, la création de la Compagnie des Indes Orientales en 1602 assure le développement des échanges internationaux et du système financier du pays. Cette domination commerciale permet aux Provinces-Unies de se hisser au rang de première puissance économique mondiale.
Jusqu’en 1634, le marché de la tulipe est semblable à celui du marché de l’art. Un milieu réservé aux plus aisés où le client passe commande à un horticulteur pour faire pousser la variété qu’il désire. La commande est passée à partir de l’automne lorsque les bulbes sont plantés, et les tulipes qui attirent le plus ne sont pas les plus belles mais les plus rares. La demande pour certaines espèces favorise la formation de la bulle spéculative.

À partir de 1635, plusieurs innovations financières accélèrent le développement de ladite bulle. L’innovation la plus importante est l’introduction des billets à effet. Ces derniers précisent les caractéristiques du bulbe et son prix. Ceci permet aux acheteurs de revendre un bulbe encore en terre, en échangeant non plus le bulbe lui-même mais le billet, un papier faisant office de titre.
Les transactions augmentent et il n’est pas rare de voir un billet à effet, changer de mains à de multiples reprises avant la floraison de la tulipe. Les contemporains parlaient d’ailleurs de « windhandel », le commerce du vent.

Plusieurs éléments psychologiques sont avancés pour expliquer les bulles spéculatives. L’un d’entre eux se nomme « The Greater Fool Theory », la théorie du plus grand fou. Selon cette idée, les investisseurs peuvent acheter un titre même s’ils sont persuadés qu’il est surévalué, car ils pensent qu’un autre individu – plus fou encore – sera prompt à le racheter plus cher. Le mécanisme fonctionne et les prix augmentent jusqu’à atteindre « le plus grand fou ». Dès lors, la bulle éclate et plus personne ne se porte acquéreur.

L’éclatement de la bulle
Les sources fournissant l’évolution du prix des tulipes à cette époque sont rares. Le marché n’est pas régulé et il n’y a donc pas de cours officiel.
Il apparaît toutefois qu’en janvier 1637, au sommet de la bulle, une tulipe pouvait valoir jusqu’à 15 années de salaire d’un artisan. Un bulbe de la variété Semper Augustus – la plus recherchée à l’époque – se serait même échangé pour 10 000 florins, soit l’équivalent de deux maisons en ville.
L’éclatement de la bulle, se produit le 3 février 1637. Le krach sera déclenché notamment par l’absence d’acheteurs lors d’une vente aux enchères dans une taverne d’Haarlem. Cela suffira pour provoquer le retournement du marché ; il ne faut que quelques heures pour que la nouvelle de l’absence d’acheteurs se propage à la ville entière et quelques jours pour que l’information atteigne l’ensemble des Provinces-Unies. Les bulbes de tulipes deviennent alors invendables.


samedi 11 mai 2024

LE PALAIS DE TOKYO

 


LE PALAIS DE TOKYO

Les temps changent ! Vers une source de transformation et des économies ?
Polémique ou simple constat ?
Un rapport de la Cour des comptes a déjà souligné les fragilités du Palais de Tokyo.
Vingt ans après son ouverture, le plus spacieux centre d’art d’Europe se voit reprocher son modèle de gouvernance et des choix de gestion coûteux.
Créé sous une forme associative, le « PalTok », comme le surnomment les gens du milieu, s’est constitué en 2011 en société par actions simplifiée unipersonnelle, dont l’Etat est l’unique actionnaire.
Le rapport s'interroge sur le modèle économique de l’institution, qui relève bien du ministère de la culture mais qui, en principe, doit trouver environ la moitié de son budget auprès d'un mécénat privé, avec le bénéfice pour celui-ci des quelques ordinaires libéralités.

S'agissant d'une forme spécifique d'art aidée par l'Etat mais finalement très injustement destinée à une infime minorité, on ne peut qu'être indigné par les sans doute trop riches bourgeois que sont par exemple Mrs Arnault ou Pinault qui eux, comme amateurs d'art contemporain, peuvent effectivement utiliser leur argent comme bon leur semble avec, pour avantage, de minorer un impôt sur le revenu.
Gageons néanmoins que leurs fondations défiscalisées, après leurs décès, ne laisseront guère de traces impérissables.
L'Art académique, nommé péjorativement pompier, bien que généralement toujours et encore apprécié d'un large public a pourtant été décroché des cimaises officielles pendant près d'un siècle. Mais aujourd'hui il occupe la place qu'il mérite entre impressionnistes et symbolistes.
Il ne parait pas du tout certain que l'art contemporain aujourd'hui sérieusement remis en cause et qui repose sur un immatériel concept, connaisse à son tour, semblable réhabilitation.



Les artistes d'hier, d'avant la parité, et ceux d'aujourd'hui


LOEWE FOUNDATION

Les 30 œuvres sélectionnées pour le LOEWE FOUNDATION Craft Prize seront exposées au Palais de Tokyo du 15 mai au 9 juin 2024. La liste des finalistes de cette année comporte de nombreuses œuvres qui réutilisent des matériaux trouvés ou recyclés et met l’accent sur la valorisation et la transformation du quotidien, comme les pneus en caoutchouc et le bois compressé, qui ne sont pas traditionnellement associés à l’artisanat. Avec un mélange d’habileté et de maîtrise de la technique, certaines œuvres sont guidées par l’intuition et le hasard, tandis que d’autres présentent des formes organiques et biomorphiques qui poussent les matériaux à leurs limites physiques, présentant de nouvelles configurations.


vendredi 2 février 2024


L'art contemporain ne possède ni histoire ni réel prix ou valeur.
Il n'intéresse finalement que quelques rares philosophes-critiques et sociologues, ou encore plus exceptionnellement, quelques spéculateurs ou grands bourgeois qui pensent, tous avec fatuité, ainsi se distinguer.


LE LIT DE TRACEY, Tracey a été appelée d'urgence à la Tate Gallery de Londres pour réinstaller son lit. Un lit aux draps tachés par l'urine, auprès duquel on trouve une petite culotte maculée de sang, un test de grossesse, des préservatifs usagés, des plaquettes de pilules contraceptives, des bouteilles de vodka et des serviettes hygiéniques.
Dans ce lit, Tracey Emin a vécu huit jours pénibles après avoir été laissée par son ami. Comme exutoire, elle décida de le conserver, tel quel, sous forme d'installation pour ensuite le proposer au Turner Art Prize et remporter le prix de 200.000 F.
My Bed, d'après les personnes autorisées du musée est une oeuvre forte, de vérité, qui souligne une «innocence sous-jacente»... Ce point de vue n'a semble-t-il pas totalement convaincu les deux artistes chinois qui, ce dimanche 24 octobre 1999, ont malicieusement sauté sur My Bed pour engager une bataille de polochons. (The Guardian)


Marc VERAT

"L'art contemporain et ses institutions"

 

Synthèse de P. GIRY LATERRIERE (1996)

du Ministère J. TOUBON

 


ANALYSE :
Une seule idée maîtresse est développée : ne pas privilégier exclusivement un art conceptuel et minimaliste, mais rééquilibrer la mise en valeur d'autres formes artistiques dites plus classiques et rétablir un rapport plus intime entre l'oeuvre et l'amateur. Il ne s'agit pas de nier l'originalité au profit d'un académisme pur, mais simplement d'adopter un point de vue intermédiaire qui prenne en compte originalité, lisibilité de l'oeuvre et impact émotionnel.
Le rôle de l'Etat doit dans ce cas devenir plus impartial et soutenir TOUTES les formes de créations, des plus novatrices aux plus classiques.

AVIS :
Idée intéressante qui a le mérite de mettre l'accent sur des dysfonctionnements dans le domaine des arts plastiques. L'idée est forte, et on ne peut s'empêcher d'adhérer à quelques points de vue contestataires qui soulignent des aberrations (ex : l'engouement pour des "oeuvres" où l'on ignore si elles résultent du génie de la création ou du pur hasard...). Dans cet esprit, les propos s'inscrivent parfaitement dans le débat actuel sur l'art contemporain. Cela se lit très facilement.
On peut regretter qu'une seule idée soit développée (à partir de critiques plurielles). L'auteur se contente de dénoncer des faits et de souhaiter un soutien à l'art classique, sans accompagner son idée de propositions concrètes, et pèche un peu par une vision passéiste.
Il semble délicat de soutenir de tels propos sans marquer une opinion trop catégorique, qui attaque de plein fouet les institutions.

1/ Le constat / Les reproches :

a) Expositions :
Similitude entre toutes les expositions des centres d'art contemporain : oeuvres toutes faites, précaires, ne cachant pas parfois leur refus de plaire... Les nouveaux moyens mis en oeuvre prennent la vedette (installations, mises en scène, performances, happenings...) au détriment des moyens anciens (dessin, peinture, sculpture). (p.5) Il devient difficile de savoir si certaines oeuvres sont le fruit d'un travail ou le fruit du hasard (ex: les pierres disposées en spirale de Richard Long)(ex : lire la description d'une exposition au centre d'art de Pougues p.16 : amusant et éloquent...). C'est l'originalité qui seule prime.

b) Photographie :
La vulgarisation de la photographie accentue la mise à l'écart de la peinture figurative, car la photo est aussi dans le " signifiant " avec l'avantage supplémentaire d'être presque parfaite. (p.6)(p.24)

c) Public :
La fréquentation du public est très modeste dans les centres d'art contemporain. Ex : 800 visiteurs par an au Magasin de Grenoble. Seule exception : la FIAC. De plus, on ignore si le peu d'amateurs d'art conceptuel le sont par goût, par conviction ou simplement pour être à la mode ? Ceci plaide en la faveur de la redécouverte d'une peinture qui satisfasse le spectateur en formes, couleurs, images... Or le faible intérêt du public n'empêche pas les artistes conceptuels de toucher leurs subventions et les pouvoirs publics de ne s'intéresser qu'à eux.

d) Réseaux :
Le système de reconnaissance des artistes s'appuie sur le " réseau ", c'est-à-dire les décideurs qui font et défont la cote d'un artiste sur le marché : une poignée de marchands, galeristes, conservateurs et fonctionnaires des affaires culturelles. Ils déterminent entre eux une valeur consensuelle et l'imposent à tous. En parallèle se constitue un deuxième réseau, à caractère commercial plus modeste, absent des institutions officielles. Dans le premier réseau, qui se dit " noble ", l'art est une affaire d'influence ; dans le second, l'art est une affaire purement commerciale.

e) Commandes :
Aujourd'hui, la commande publique est essentiellement gérée par les DRAC. Quant au choix de l'artiste, il n'y a pas de concours. Ainsi, 75% des oeuvres de commande publique sont des " installations ", confiées à des artistes déjà reconnus (Boltanski, Takis, Le Gac...).(p.12) Même lorsqu'un élu siège au conseil d'administration d'une Frac, il entérine la plupart du temps les choix arbitraires de celui-ci, croyant ainsi prouver son ouverture d'esprit et son modernisme. La légitimité des institutions s'en trouve compromise car le Ministère de la Culture ne remplit plus sa fonction de faire découvrir au plus grand nombre la diversité des courants artistiques.

2/ La proposition / Les souhaits :

En France, le Ministère de la culture et les institutions ont pris le parti de ne soutenir activement (grosses commandes publiques, expositions...) que l'art conceptuel et minimaliste, On pourrait adopter le contraire en disant que l'artiste contemporain "classique" a le droit de privilégier la forme et le signifiant. L'auteur affirme qu'une réhabilitation de la peinture pouvant utiliser des moyens conventionnels semble nécessaire et peut se justifier.

L'idéal serait de revenir à l'adoption du génie artistique d'après Kant : le génie en art ne peut être ni celui qui imite, ni celui qui s'affranchit de toute règle, mais celui qui va innover et inventer de nouvelles règles. Pour créer le sublime, l'artiste doit commencer par se plier à des exigences sans pour autant s'y perdre, puis les dépasser. La notion d'esthétique est bien sûr tributaire d'un temps donné (modes), d'un lieu donné, de personnes... et donc très subjective. Elle n'en demeure pas moins utile car elle forge les jugements de goût. Conclusion : pour Kant, "le génie est un combiné d'inné et d'acquis, de nature et de culture".

Après avoir contesté la légitimité des institutions, l'auteur envisage " la dissolution pure et simple de ces associations et par voie de conséquence la disparition des Frac" (p.l3). Le rôle du Ministère de la culture (et surtout son encouragement à la création), aussi louable soit-il, conduit invariablement à la promotion d'un art officiel, ce qui ne devrait pas être ". Nombreux sont ceux qui lui préfèrent un modèle anglo-saxon peu interventionniste.(p.34). L'auteur met en avant les conclusions de Gabrielle Boyon (p.32) issues de son rapport sur l'avenir des Frac qui confirment le système de réseau.

L'auteur rappelle enfin les grandes étapes de l'histoire de la peinture " classique " pour montrer qu'elle est digne d'intérêt et ne nuit pas à l'évolution : la peinture hollandaise du XVIIeme siècle tournée vers la vie quotidienne (Hals, Rembrandt, Vermeer), le mouvement romantique du XIXeme siècle entre rêve et réalité (Turner, Goya), la sensation visuelle et colorée mise en exergue par le mouvement impressionniste, la redéfinition de l'espace des cubistes...Tous ces mouvements, incontestables, (le succès des grandes expositions sur ces peintres le prouve) démontrent que la valeur artistique résidait bien dans un équilibre subtil entre innovation et supports conventionnels...

https://web.archive.org/web/20231002150621fw_/https://verat.pagesperso-orange.fr/polemic.htm

Rechercher dans ce blog

A chaque époque son art officiel ! Parfois l'artiste l'ignore, parfois il y adhère plus ou moins et, plus rarement, il s'y oppose ouvertement. Depuis un demi siècle, le principe des manifestations d'art contemporain change peu et reste toujours aussi obscur ! Toute forme d’objet, pour suivre l'idée de Marcel Duchamp, peut devenir artistique si le monde de l’art le présente comme tel, avec grands renforts de textes, souvent incompréhensibles, de théories toutes autant hermétiques et de marketing culturel en lien étroit avec les Institutions.