samedi 19 juillet 2025

Une économie radicale : supprimer le ministère de la culture

 

Budget 2026 : les annonces de François Bayrou

Le Premier ministre a dévoilé son plan de 43,8 milliards d'euros pour le budget 2026, qui prévoit notamment un gel des dépenses de l'Etat et une "année blanche" pour les prestations sociales et les retraites, afin de faire face à la "malédiction du surendettement" de la France.
Mais rien sur un symbole pourtant fort que constituerait une baisse des indemnités parlementaires par exemple.

"Le surendettement oblige le pays à emprunter tous les mois pour payer les retraites ou les salaires des fonctionnaires, c'est une malédiction qui n'a pas d'issue", a-t-il affirmé en précisant que chaque seconde, la dette de la France augmenterait de 5.000 euros.
L'objectif est de ramener le déficit à 4,6% du PIB l'an prochain. Le tout dans un contexte international, entre tensions commerciales et militaires, ce qui conduit à demander un effort additionnel pour la défense."L'Etat se fixe comme première règle de ne pas dépenser davantage en 2026 qu'en 2025, à l'exception de l'augmentation de la charge de la dette et des dépenses supplémentaires pour le budget des armées". Une seconde règle serait le non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.

De la même manière, il a décidé d'une "année blanche" pour les prestations sociales. Certains retraités verront aussi supprimé leur abattement pour frais professionnels. Même gel pour les barèmes de l'impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée, ce qui reviendra à augmenter ces prélèvements.
Parallèlement, le Premier ministre a également proposé la suppression de deux jours fériés, pour doper l'activité qu'il juge insuffisante en France.

François Bayrou n’a pas oublié les substantielles économies à faire sur les nombreux opérateurs de l’État. Certaines agences de l'Etat vont être supprimées, d'autres vont voir leurs effectifs baisser pour un total de 1.000 à 1.500 suppression de postes.

Aujourd'hui, 91 milliards d'euros sont distribués à ces différents opérateurs.
On trouve parmi ceux-ci de grands établissements publics comme les universités ou Météo France, mais aussi des organismes inutiles ou aux compétences mal définies :
Business France, Atout-France, Office français de la biodiversité ; des agences et instituts tout autant obscurs : Institut national de l'origine et de la qualité, Agence de contrôle du logement social, Agence publique pour l'immobilier de la Justice...
Parmi les opérateurs à vocation culturelle certains, comme l'Opéra de Paris ou la Comédie française, ont déjà perdu respectivement 6 et 5 millions d'euros et le budget de la culture, après cinq années de hausse, se trouve réduit fin 2024 de 204 millions d'euros.

Mais d'autres économies, chiffrées cette fois non plus en millions mais en milliards, ne seraient pas pour autant impopulaires.

Des exemples factuels à mettre en oeuvre :
En 2022, le budget global des 22 Frac s'élevait à plus de 36 millions d'euros.
Pourtant ces Fonds Régionaux d'Art Contemporain constituent une source de dépense anachronique tant au niveau des personnels, que du non-sens des collections qui génèrent incompréhension du public et, surtout, une grande injustice pour une écrasante majorité de créateurs.
Les FRAC, voulus par un gouvernement de gauche, entérinés par un gouvernement de droite, ont contribué non seulement au discrédit de la gauche mais également à la détérioration durable de l'image de l'Art. L'art s’est coupé de la base populaire et laborieuse en devenant l'affaire, comme jamais auparavant, d'une classe extrêmement minoritaire.
Ces fonds régionaux d’Art Contemporain, créés à partir de 1982, ont acquis des oeuvres représentatives des courants significatifs, ou du moins considérés comme tels, de l’Art Contemporain. Les collections comportent donc une part très importante de créations conceptuelles avec une peinture figurative remarquablement et systématiquement absente.
Mais les temps et les mentalités changent, rien ne reste définitivement acquis !
Aujourd'hui, faute de moyen et de public, ces deux objectifs fondamentaux fixés initialement par le Ministère de la Culture pour les FRAC ne sont plus remplis, il semblerait donc logique, en saisissant l'opportunité du non remplacement des retraités (1982), d’envisager leur dissolution pure et simple.

Le Centre National des Arts Plastiques coûte toujours 11.2 M€ et l'Académie de France à Rome pas moins de 10.9 M€.
Une suppression de cette Académie, c’est-à-dire de la Villa Médicis, serait également salutaire au budget. En effet, cette Institution uniquement prévue pour accueillir les lauréats des Prix de Rome perdure, alors que la distinction des Prix de Rome a été abandonnée depuis 1968.
La nomination de directeur de la Villa Médicis se fait par décret du chef de l’État, celle-ci offre des opportunités de reclassement, ce qui peut expliquer que même devenue depuis longtemps inutile et sans objet, la suppression de la Villa ne figure pas à l'ordre du jour, pas plus que sa vente ou sa restitution aux italiens.

Bien entendu, toute décision ne serait pas sans conséquence pour des milliers de fonctionnaires réduits plus ou moins au reclassement, et pour les quelques collectionneurs spéculateurs ou les rares artistes vivant de subvention ou de commande d’Etat. Mais à bien réfléchir, ces propositions de réforme ou suppression rétabliraient justice et équité sociale, mais aussi et surtout impartialité du marché, avec les indispensables économies recherchées par la France.

Une économie radicale : supprimer le ministère de la culture. Un simple secrétariat d'état suffirait.

Les inspecteurs de la création adorent ce tas de l’artiste Erez - Eva Taulon - Matthiew Mac Calin - Nicolas Boulard, la Cuvée FRAC Alsace
Les inspecteurs de la création adorent ce tas de l’artiste Erez - Eva Taulon - Matthiew Mac Calin - Nicolas Boulard, la Cuvée FRAC Alsace
Les inspecteurs de la création adorent ce tas de l’artiste Erez - Eva Taulon - Matthiew Mac Calin - Nicolas Boulard, la Cuvée FRAC Alsace
Les inspecteurs de la création adorent ce tas de l’artiste Erez - Eva Taulon - Matthiew Mac Calin - Nicolas Boulard, la Cuvée FRAC Alsace

Les inspecteurs de la création adorent ce tas de l’artiste Erez - Eva Taulon - Matthiew Mac Calin

Nicolas Boulard et la Cuvée FRAC Alsace


 HISTOIRES CHOISIES


1/ L’art de la spéculation
Souvenons-nous de la tulipe

La première bulle spéculative de l’histoire éclate en Hollande, en février 1637 avec une forte spéculation sur les tulipes, au cours de laquelle des bulbes de tulipes s’échangeaient au même prix qu’une maison à Amsterdam.
Le XVIIe siècle marque le « siècle d’or » hollandais. Les Provinces-Unies, autrement dit la Hollande, constitue l’un des États européens les plus modernes, notamment en matière d’art et de culture. Sur le plan économique, la création de la Compagnie des Indes Orientales en 1602 assure le développement des échanges internationaux et du système financier du pays.

Cette domination commerciale permet aux Provinces-Unies de se hisser au rang de première puissance économique mondiale.
Jusqu’en 1634, le marché de la tulipe est semblable à celui du marché de l’art. Un milieu réservé aux plus aisés où le client passe commande à un horticulteur pour faire pousser la variété qu’il désire.
La commande est passée à partir de l’automne lorsque les bulbes sont plantés, et les tulipes qui attirent le plus ne sont pas les plus belles mais les plus rares. La demande pour certaines espèces favorise la formation de la bulle spéculative.

À partir de 1635, plusieurs innovations financières accélèrent le développement de ladite bulle. L’innovation la plus importante est l’introduction des billets à effet.
Ces derniers précisent les caractéristiques du bulbe et son prix.
Ceci permet aux acheteurs de revendre un bulbe encore en terre, en échangeant non plus le bulbe lui-même mais le billet, un papier faisant office de titre.
Les transactions augmentent et il n’est pas rare de voir un billet à effet, changer de mains à de multiples reprises avant la floraison de la tulipe. Les contemporains parlaient d’ailleurs de « windhandel », le commerce du vent.
Plusieurs éléments psychologiques sont avancés pour expliquer les bulles spéculatives. L’un d’entre eux se nomme « The Greater Fool Theory », la théorie du plus grand fou. Selon cette idée, les investisseurs peuvent acheter un titre même s’ils sont persuadés qu’il est surévalué, car ils pensent qu’un autre individu – plus fou encore – sera prompt à le racheter plus cher.
Le mécanisme fonctionne et les prix augmentent jusqu’à atteindre « le plus grand fou ». Dès lors, la bulle éclate et plus personne ne se porte acquéreur.

L’éclatement de la bulle
Les sources fournissant l’évolution du prix des tulipes à cette époque sont rares. Le marché n’est pas régulé et il n’y a donc pas de cours officiel.
Il apparaît toutefois qu’en janvier 1637, au sommet de la bulle, une tulipe pouvait valoir jusqu’à 15 années de salaire d’un artisan. Un bulbe de la variété Semper Augustus – la plus recherchée à l’époque – se serait même échangé pour 10 000 florins, soit l’équivalent de deux maisons en ville.
L’éclatement de la bulle, se produit le 3 février 1637.
Le krach sera déclenché notamment par l’absence d’acheteurs lors d’une vente aux enchères dans une taverne d’Haarlem. Cela suffira pour provoquer le retournement du marché ; il ne faut que quelques heures pour que la nouvelle de l’absence d’acheteurs se propage à la ville entière et quelques jours pour que l’information atteigne l’ensemble des Provinces-Unies. Les bulbes de tulipes deviennent alors invendables.

2/ L’art de l’influence
Ingérence américaine dans la culture en Europe

Dès 1946, le ministère des Affaires Étrangères des États-Unis participe au financement de deux grands programmes d'expositions de peintures, vitrine de l'excellence de l'Art américain, amenées à voyager en Amériques du Sud et surtout en Europe.
Afin de promouvoir ladite excellence, le sénateur Fullbright établit parallèlement un programme de bourses qui permet à des milliers d'intellectuels d'effectuer le « Grand tour » américain pour admirer sa richesse culturelle.
Il s'agit par exemple, d'affirmer et d'établir l'émergence d'une nouvelle école spécifiquement américaine : l'Expressionnisme abstrait avec J.Pollock, M.Rothko, A.Gorky... Cette école qui reste une construction étroitement liée au contexte de la guerre froide sera soutenue par des fondations, des musées, des universités.
Le Rockefeller Brother Fund et le Musée d'Art Moderne de New-York ont ainsi largement promu en Europe le Nouvel Art en organisant nombre de publications et expositions.
Cependant et afin d'être totalement crédible pour asseoir la dimension internationale des expositions, quelques artistes européens bénéficieront également du soutien américain.

En 1950, Pierre Soulage figure ainsi dans des expositions collectives à New-York, Londres, São Paulo, Copenhague. Dès le début des années 50, ses toiles commencent à entrer dans les grands musées comme la Phillips Gallery à Washington, le Musée Guggenheim et, bien entendu, le Museum of Modern Art de New-York.
Quelques années après suivra la promotion de l’art conceptuel et minimaliste, donc de l’art à proprement dit contemporain.

3/ L’art sans art
Marcel Duchamp, 1887-1968 - Porte-bouteilles 1914 / 1964
Fer galvanisé : 64 cm, Diamètre 42 cm – Achat en 1986 du Centre Pompidou

L'objet original, aujourd'hui disparu, portait une inscription dont l'artiste prétendait ne pas se souvenir, témoin de la désinvolture qui entoure l'élaboration du readymade. Pourtant Duchamp scelle ici le choix d'une esthétique visuelle indifférente, le choix du hasard et de l'importance du n'importe quoi !

En 1914 à Paris, Marcel Duchamp acquiert au Bazar de l’Hôtel de Ville un porte-bouteilles et il écrit à sa sœur Suzanne quelque temps plus tard afin de lui demander d’exécuter sa démarche artistique :
« Prends pour toi ce porte-bouteilles, j’en fais un readymade à distance.
Tu inscriras en bas et à l’intérieur du cercle du bas, en petites lettres peintes avec un pinceau à l’huile en couleur blanc d’argent, l’inscription que je vais te donner ci-après et tu signeras de la même écriture comme suit : Le Hérisson d’après Marcel Duchamp ».
Cette lettre montre que Marcel Duchamp souhaite intégrer le porte-bouteilles dans la catégorie des objets qu’il possède déjà, comme une roue de bicyclette sur un tabouret de 1913, mais auxquels il n’a pas encore attribué de statut.

Ce n’est que fin 1915 à New-York, que l'artiste invente et formalise le concept en récupérant un chapeau de cheminée en zinc en l’intitulant « pulled in 4 pins » et en achetant une pelle à neige et en l’intitulant « In advance in the broken arm ».
Ce n’est donc que tout début 1916 que Marcel Duchamp écrit à Suzanne pour qu’elle récupère le « porte-bouteilles » et la « roue de bicyclette » pour les intégrer dans la série des readymade.
Marcel Duchamp explique : « Dans une époque où l’artiste ne peut plus compter sur la qualité et la sincérité de son action pour voir ses productions reconnues, mais dépendre au contraire uniquement du goût du regard trivial des « regardeurs », des normes sociales du bon et du mauvais goût, je décide effectivement d’affirmer mon statut d’artiste en décrétant œuvre d’art un objet quelconque ».

Ces objets-manifestes ne deviennent production artistique qu’à la fin des années 1950, lorsque la jeune génération d’artistes américains, au sortir de la seconde guerre mondiale, s’en empare comme médium. Les institutions françaises suivront fidèlement par mimétisme le mouvement.
Wedge" Il ne s'agit pas ici d'un simple canular mais bien d'une oeuvre d'art acquise par un Fond régional d'art contemporain !

Wedge" Il ne s'agit pas ici d'un simple canular mais bien d'une oeuvre d'art acquise par un Fond régional d'art contemporain !





vendredi 18 juillet 2025

CATTELAN AU CENTRE POMPIDOU-METZ : ULTIME IGNOMINIE


La Banane de Cattelan à 6,2 millions de dollars. Plus que jamais, le musée fait l'oeuvre !
Un homme qui dit s'appeler Peter a décroché la banane, l'a épluchée et l'a mangée !

Les faits se sont déroulés samedi vers midi. Un homme qui dit s'appeler Peter a décroché la banane de l'œuvre conceptuelle Comedian, de Maurizio Cattelan, exposée au Centre Pompidou-Metz dans le cadre de l'exposition Un Dimanche sans fin. Il s'agit d'un véritable fruit scotché sur un mur et régulièrement changé. L'individu qui dit être choqué que cette œuvre soit estimée à 6,2 millions de dollars a décroché le fruit, l'a épluché et l'a mangé.
https://www.republicain-lorrain.fr/ 18 juil. 2025 à 08:04

Quelques commentaires :

eanlucstz 19.07.2025 | 09h12
L'Art à ce niveau devient une débilité sans nom, cela me fait penser aux toiles de tente exposé sur la Porte des Allemands il y a quelques années, dans un pays en pleine dérive comme l'est la France rien d'anormal ! Certains élus messins qui ont su critiquer les dirigeants du Moselle Open (dont ce sera la dernière édition cette année grâce à eux) ne disent rien sur cette "œuvre" pourtant le centre Pompidou est financé par qui ?

andrefocosi 19.07.2025 | 06h50
C'est pas grave il va en recoller une autre vu la valeur que prend une simple banane collée par un artiste. Je trouve cela complètement lunaire de donner une telle valeur à une simple banane.Vu le prix d'un kg de bananes, cela ne fera pas un énorme trou dans le budget du centre Pompidou.

pseudosansansnom 18.07.2025 | 16h20
"estimée à plusieurs millions de dollars"
Avec cette argent, l' "artiste" pourrait en faire don aux enfants qui ont faim dans les Pays pauvres...

rschneider5722 18.07.2025 | 13h57
Et dire que l’on apprend aux enfants à ne pas gâcher la nourriture !

Emmanuel 18.07.2025 | 10h49
Cet homme est un génie de l'art contemporain. Un peu comme l'enfant qui, alors que tout le monde voulait être roi, a fini par voir que le roi était NU.
Cet autre homme qui a croqué la banane est également artiste et sa cote est au moins le double de l'œuvre en question. Bravo les artistes !

De : Nicole Esterolle <nicole.esterolle@yahoo.fr>
Envoyé : samedi 7 juin 2025 18:51

UNE CRUELLA D’ENFER À LA DIRECTION DU CENTRE POMPIDOU-METZ
CATTELAN, ULTIME IGNOMINIE D’UN SYSTÈME EN PHASE TERMINALE
Par Nicole Esterolle

Pour fêter son 15e anniversaire, le Centre Pompidou-Metz expose des centaines d’oeuvres du centre Pompidou-Paris, mélangées à celles du financial-artist contemporain Maurizio Cattelan. Celui-ci a conçu et muri depuis longtemps l’événement, en complicité avec son amie Chiara Parisi, directrice du centre, qui a mis a sa disposition la collection du Musée pour y faire ses choix en toute liberté.

Chiara fait partie de la petite trentaine de hauts fonctionnaires de l’art contemporain d’Etat, parfaitement interchangeables dans un jeu de chaises musicales des plus cocasses, entre la Villa Arson, l’ENSBA de Paris, le Palais de Tokyo, la Villa Médicis, le Consortium de Dijon, etc. Ils tiennent fermement les manettes d’un appareil, sans direction bien localisable et échappant à la tutelle des Ministres qui passent. Ils y promeuvent depuis des années la même centaine d’artistes agréés par les circuits institutionnels et les réseaux spéculo-financiers : les incontournables Lavier, Buren, Hyber, Calle, Abramovic, Mosset, Lévèque, Mac Carthy...

La pétaradante Chiara, elle, s’était signalée en invitant l’exquis Claude Lévèque à mettre en scène les ruminants venus du Plateau de Millevaches voisin dans la nef du Centre d’art de Vassivière, qu’elle dirigeait alors. Elle a par ailleurs travaillé pour la Fondation de Mr Carmignac, condamné récemment pour fraude fiscale et blanchiment. Elle a transformé ensuite avec Mac Carthy, les salons de la Monnaie de Paris en chocolaterie, d’où sortaient à la chaine des Pères Noël. Est-ce grâce à Chiarra que La Monnaie de Paris aujourd’hui ne veut plus entendre parler d’art contemporain ?
Va-t-on pouvoir, toujours avec Chiarra, redresser la fréquentation catastrophique de l’appendice pompidolien lorrain ?
Les politiques locaux de tous bords gratifient l’établissement de la coquette allocation de 15 millions d’euros par an, répartis entre ville de Metz, Agglomération de Metz Métropole et Région.
Pourtant un informateur local rapporte :
"J’y suis allé deux fois cette année avec des amis, un dimanche d’avril et un dimanche de juillet, j’ai pu alors estimer le public à une petite centaine de personnes. Le lundi de la Pentecôte, il y a eu 2 entrées payantes d’après un employé du Centre. En retirant 52 jours de fermeture et les périodes d’installation d’exposition, cela fait tout de même un confortable coût par visiteur".


DIALOGUE AVEC UNE BANANE

Quand on voit le "dialogue" ainsi installé, entre les oeuvres à valeur patrimoniale et la banane scotchée aux cimaises de Maurizio Cattelan, on pense qu’il s’agit là du dernier spasme d’un appareil institutionnel pourri jusqu’à l’os par un demi-siècle d’effets conjugués de cynisme, de barbarie intellectuelle, de délire déconstructif ; de l’ignorance et du mépris de l’art caractérisant les tenants de cet appareil payé par nos impôts, caractérisant aussi les médias de la bien-pensance progressiste qu’illustre parfaitement certains articles du Monde.
Le spectaculaire, l’obscène, la provocation se conjuguent ici pour tenter de booster une fréquentation du musée de plus en plus misérable, au nombre de visiteurs quotidien bien inférieur au nombre d’employés.
Ce type de "dialogue" et de détournement, accaparement et parasitage du patrimoine par l’art contemporain, est une pratique courante et de plus en plus répandue. On occupe les châteaux, les églises, les chapelles, le places publiques. Jeff Koons est invité au MUCEM pour dialoguer avec les œuvres du Musée des arts et Traditions Populaires. On fait de l’entrisme dans les collections muséales. On place un bidule du décolonialiste Abdessemed à côté du retable sacré d’Issenheim… Grâce à ce "dialogue" entre patrimonial et contemporain, on peut tout se permettre sans regret, sans remord, sans honte.

C’est une caractéristique déplorable des programmations muséales héritée de l’âge d’or de l’Art du Contemporain : consacrer les valeurs déjà établies. Mais avec l’art spéculatif contemporain – spéculatif aux deux sens : intellectuel et marchand, la confusion va jusqu’à la collusion.
Il faut dire qu’on encourage fiscalement les riches de ce monde à se tresser des couronnes en ouvrant leurs musées et fondations et en les laissant prendre le pouvoir dans les institutions, autant que dans les salles de vente. Avec la paire Pinault et Arnault, la France ne se grandit pas à cet égard. Leur Koons monte en cote grâce aux expositions en lieux publics prestigieux, ou leur Buren à rayures sur sacs LVMH. Comme quoi on peut comme Bernard Arnault, maudire les impôts et couvrir cette inculture civique d’un vernis d’ongle démesuré.

Le Centre Pompidou parisien fermant pour travaux, la directrice de son annexe lorraine a eu l’idée d’inviter Cattelan à choisir 400 pièces du fond muséal autour d’un thème original, "Un dimanche sans fin". Certes la directrice de l’institution, Chiara Parisi, Italienne comme lui, l’apprécie depuis longtemps mais ce goût et cette complicité, de la part de quelqu’un qui a pour mission de nous proposer l’art vivant, posent un sérieux problème sur sa nomination.

L’ineptie satisfaite de Maurizio Cattelan !
Parmi les choix de Cattelan : le pape Jean-Paul II renversé par un météorite, grandeur nature en résine, une acquisition de François Pinault, qui fit sa célébrité. Un buste de Hitler émergeant d’un parquet. Plus récemment, Comedian, c'est-à-dire sa Banane scotchée qui a défrayé la chronique ; achetée aux enchères pour devenir le fruit le plus cher mangé au monde.
Le plus consternant n’est pas le malin, mais ceux qui l’encensent.
De même qu’en politique le plus affligeant n’est pas tant l’élu que ceux qui l’ont élu ; de même ce qui nous fait baisser les yeux sera de lire les commentaires de ceux qui trouvent leur compte aux hochets de Cattelan.
La responsable du musée a tenu à faire savoir que Maurizio n’a pas compté ses jours pour endosser la responsabilité de choisir des œuvres dans le stock Pompidou.
Et le sémillant, pas bête, puisqu’on l’invitait à mêler ses créations aux œuvres qu’il choisirait, a vite sélectionné le prestigieux "mur André Breton". C’est une élémentaire tactique de ces amuseurs que de bien choisir.
Le problème reste que les intellectuels commentateurs sont les premiers à signaler ces hauts faits, tête baissée.



De : Marc VERAT <m_verat@live.fr>
Envoyé : dimanche 8 juin 2025 00:10
À : Nicole Esterolle <nicole.esterolle@yahoo.fr>
Objet : RE: CATTELAN AU CENTRE POMPIDOU-METZ : ULTIME IGNOMINIE

A chaque époque son art officiel ! Parfois l'artiste l'ignore, parfois il y adhère plus ou moins et, plus rarement, il s'y oppose ouvertement.

Il faudrait, comme riposte contre-culturelle, pouvoir "infiltrer" un lieu très officiel d'exposition ? Le moment serait peut-être opportun...
Existe-t-il quelques possibilités et quelles en seraient les conditions ?

La fermeture complète du Centre Pompidou est annoncée pour la fin septembre 2025. Le déménagement des œuvres devrait s’achever en décembre 2025, avant un début des travaux fixé au mois d’avril 2026. Le chantier devrait durer 5 ans, avec une réouverture du Centre prévue en 2030.
Le Pavillon français de la Biennale d'art de Venise sera entièrement fermé au public durant les travaux. Il rouvrira ses portes fin 2026.
Jusqu'à présent ce lieu resta un inconditionnel de la mise en scène et des installations. La représentation d'après-guerre, pour suivre fidèlement la voie de l'art dit contemporain, marque une abstraction croissante de la peinture, qui devient minimaliste, et finira par disparaître en 1993 avec l'Espace Raynaud.

Mais les temps changent, rien n'est définitivement établi !

Le moment serait sans aucun doute venu d'occuper un espace prestigieux, afin de présenter un "Retour vers la Peinture" ?
Ledit "Retour", au sens large, s'appuierait sur l'esprit des créations montrées dans la Gazette de Nicole, sans oublier pour autant d'autres aspects de la figuration. La peinture décorative, c'est-dire-dire abstraite, serait volontairement écartée.
Cette rupture, si tant est qu'elle puisse avoir lieu, et obtenir les incontournables soutiens politiques ou autres, constituerait alors un réel événement susceptible de retenir l'attention de critiques et journalistes, trop souvent influencés par la pensée dominante.



Marcel Duchamp, Porte-bouteilles 1914 - Achat, 1986, Centre Pompidou

L'objet original, aujourd'hui disparu, portait une inscription dont l'artiste prétendait ne pas se souvenir, témoin de la désinvolture qui entoure l'élaboration du readymade. Duchamp scelle ici le choix du hasard et de l'importance du n'importe quoi !
En 1914, Marcel Duchamp acquiert au Bazar de l’Hôtel de Ville un porte-bouteille et il écrit à sa sœur quelque temps plus tard afin de lui demander d’exécuter sa démarche artistique :
« Prends pour toi ce porte-bouteilles, j’en fais un readymade à distance. Tu inscriras en bas et à l’intérieur du cercle du bas, en petites lettres peintes avec un pinceau à l’huile en couleur blanc d’argent, l’inscription que je vais te donner ci-après et tu signeras de la même écriture comme suit : Le Hérisson d’après Marcel Duchamp ».
Le ready-made : un objet ordinaire promu au rang d’œuvre d’art par la volonté de l’artiste est né.

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A chaque époque son art officiel ! Parfois l'artiste l'ignore, parfois il y adhère plus ou moins et, plus rarement, il s'y oppose ouvertement. Depuis un demi siècle, le principe des manifestations d'art contemporain change peu et reste toujours aussi obscur ! Toute forme d’objet, pour suivre l'idée de Marcel Duchamp, peut devenir artistique si le monde de l’art le présente comme tel, avec grands renforts de textes, souvent incompréhensibles, de théories toutes autant hermétiques et de marketing culturel en lien étroit avec les Institutions.