samedi 19 juillet 2025

Une économie radicale : supprimer le ministère de la culture

 

Budget 2026 : les annonces de François Bayrou

Le Premier ministre a dévoilé son plan de 43,8 milliards d'euros pour le budget 2026, qui prévoit notamment un gel des dépenses de l'Etat et une "année blanche" pour les prestations sociales et les retraites, afin de faire face à la "malédiction du surendettement" de la France.
Mais rien sur un symbole pourtant fort que constituerait une baisse des indemnités parlementaires par exemple.

"Le surendettement oblige le pays à emprunter tous les mois pour payer les retraites ou les salaires des fonctionnaires, c'est une malédiction qui n'a pas d'issue", a-t-il affirmé en précisant que chaque seconde, la dette de la France augmenterait de 5.000 euros.
L'objectif est de ramener le déficit à 4,6% du PIB l'an prochain. Le tout dans un contexte international, entre tensions commerciales et militaires, ce qui conduit à demander un effort additionnel pour la défense."L'Etat se fixe comme première règle de ne pas dépenser davantage en 2026 qu'en 2025, à l'exception de l'augmentation de la charge de la dette et des dépenses supplémentaires pour le budget des armées". Une seconde règle serait le non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.

De la même manière, il a décidé d'une "année blanche" pour les prestations sociales. Certains retraités verront aussi supprimé leur abattement pour frais professionnels. Même gel pour les barèmes de l'impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée, ce qui reviendra à augmenter ces prélèvements.
Parallèlement, le Premier ministre a également proposé la suppression de deux jours fériés, pour doper l'activité qu'il juge insuffisante en France.

François Bayrou n’a pas oublié les substantielles économies à faire sur les nombreux opérateurs de l’État. Certaines agences de l'Etat vont être supprimées, d'autres vont voir leurs effectifs baisser pour un total de 1.000 à 1.500 suppression de postes.

Aujourd'hui, 91 milliards d'euros sont distribués à ces différents opérateurs.
On trouve parmi ceux-ci de grands établissements publics comme les universités ou Météo France, mais aussi des organismes inutiles ou aux compétences mal définies :
Business France, Atout-France, Office français de la biodiversité ; des agences et instituts tout autant obscurs : Institut national de l'origine et de la qualité, Agence de contrôle du logement social, Agence publique pour l'immobilier de la Justice...
Parmi les opérateurs à vocation culturelle certains, comme l'Opéra de Paris ou la Comédie française, ont déjà perdu respectivement 6 et 5 millions d'euros et le budget de la culture, après cinq années de hausse, se trouve réduit fin 2024 de 204 millions d'euros.

Mais d'autres économies, chiffrées cette fois non plus en millions mais en milliards, ne seraient pas pour autant impopulaires.

Des exemples factuels à mettre en oeuvre :
En 2022, le budget global des 22 Frac s'élevait à plus de 36 millions d'euros.
Pourtant ces Fonds Régionaux d'Art Contemporain constituent une source de dépense anachronique tant au niveau des personnels, que du non-sens des collections qui génèrent incompréhension du public et, surtout, une grande injustice pour une écrasante majorité de créateurs.
Les FRAC, voulus par un gouvernement de gauche, entérinés par un gouvernement de droite, ont contribué non seulement au discrédit de la gauche mais également à la détérioration durable de l'image de l'Art. L'art s’est coupé de la base populaire et laborieuse en devenant l'affaire, comme jamais auparavant, d'une classe extrêmement minoritaire.
Ces fonds régionaux d’Art Contemporain, créés à partir de 1982, ont acquis des oeuvres représentatives des courants significatifs, ou du moins considérés comme tels, de l’Art Contemporain. Les collections comportent donc une part très importante de créations conceptuelles avec une peinture figurative remarquablement et systématiquement absente.
Mais les temps et les mentalités changent, rien ne reste définitivement acquis !
Aujourd'hui, faute de moyen et de public, ces deux objectifs fondamentaux fixés initialement par le Ministère de la Culture pour les FRAC ne sont plus remplis, il semblerait donc logique, en saisissant l'opportunité du non remplacement des retraités (1982), d’envisager leur dissolution pure et simple.

Le Centre National des Arts Plastiques coûte toujours 11.2 M€ et l'Académie de France à Rome pas moins de 10.9 M€.
Une suppression de cette Académie, c’est-à-dire de la Villa Médicis, serait également salutaire au budget. En effet, cette Institution uniquement prévue pour accueillir les lauréats des Prix de Rome perdure, alors que la distinction des Prix de Rome a été abandonnée depuis 1968.
La nomination de directeur de la Villa Médicis se fait par décret du chef de l’État, celle-ci offre des opportunités de reclassement, ce qui peut expliquer que même devenue depuis longtemps inutile et sans objet, la suppression de la Villa ne figure pas à l'ordre du jour, pas plus que sa vente ou sa restitution aux italiens.

Bien entendu, toute décision ne serait pas sans conséquence pour des milliers de fonctionnaires réduits plus ou moins au reclassement, et pour les quelques collectionneurs spéculateurs ou les rares artistes vivant de subvention ou de commande d’Etat. Mais à bien réfléchir, ces propositions de réforme ou suppression rétabliraient justice et équité sociale, mais aussi et surtout impartialité du marché, avec les indispensables économies recherchées par la France.

Une économie radicale : supprimer le ministère de la culture. Un simple secrétariat d'état suffirait.

Les inspecteurs de la création adorent ce tas de l’artiste Erez - Eva Taulon - Matthiew Mac Calin - Nicolas Boulard, la Cuvée FRAC Alsace
Les inspecteurs de la création adorent ce tas de l’artiste Erez - Eva Taulon - Matthiew Mac Calin - Nicolas Boulard, la Cuvée FRAC Alsace
Les inspecteurs de la création adorent ce tas de l’artiste Erez - Eva Taulon - Matthiew Mac Calin - Nicolas Boulard, la Cuvée FRAC Alsace
Les inspecteurs de la création adorent ce tas de l’artiste Erez - Eva Taulon - Matthiew Mac Calin - Nicolas Boulard, la Cuvée FRAC Alsace

Les inspecteurs de la création adorent ce tas de l’artiste Erez - Eva Taulon - Matthiew Mac Calin

Nicolas Boulard et la Cuvée FRAC Alsace


 HISTOIRES CHOISIES


1/ L’art de la spéculation
Souvenons-nous de la tulipe

La première bulle spéculative de l’histoire éclate en Hollande, en février 1637 avec une forte spéculation sur les tulipes, au cours de laquelle des bulbes de tulipes s’échangeaient au même prix qu’une maison à Amsterdam.
Le XVIIe siècle marque le « siècle d’or » hollandais. Les Provinces-Unies, autrement dit la Hollande, constitue l’un des États européens les plus modernes, notamment en matière d’art et de culture. Sur le plan économique, la création de la Compagnie des Indes Orientales en 1602 assure le développement des échanges internationaux et du système financier du pays.

Cette domination commerciale permet aux Provinces-Unies de se hisser au rang de première puissance économique mondiale.
Jusqu’en 1634, le marché de la tulipe est semblable à celui du marché de l’art. Un milieu réservé aux plus aisés où le client passe commande à un horticulteur pour faire pousser la variété qu’il désire.
La commande est passée à partir de l’automne lorsque les bulbes sont plantés, et les tulipes qui attirent le plus ne sont pas les plus belles mais les plus rares. La demande pour certaines espèces favorise la formation de la bulle spéculative.

À partir de 1635, plusieurs innovations financières accélèrent le développement de ladite bulle. L’innovation la plus importante est l’introduction des billets à effet.
Ces derniers précisent les caractéristiques du bulbe et son prix.
Ceci permet aux acheteurs de revendre un bulbe encore en terre, en échangeant non plus le bulbe lui-même mais le billet, un papier faisant office de titre.
Les transactions augmentent et il n’est pas rare de voir un billet à effet, changer de mains à de multiples reprises avant la floraison de la tulipe. Les contemporains parlaient d’ailleurs de « windhandel », le commerce du vent.
Plusieurs éléments psychologiques sont avancés pour expliquer les bulles spéculatives. L’un d’entre eux se nomme « The Greater Fool Theory », la théorie du plus grand fou. Selon cette idée, les investisseurs peuvent acheter un titre même s’ils sont persuadés qu’il est surévalué, car ils pensent qu’un autre individu – plus fou encore – sera prompt à le racheter plus cher.
Le mécanisme fonctionne et les prix augmentent jusqu’à atteindre « le plus grand fou ». Dès lors, la bulle éclate et plus personne ne se porte acquéreur.

L’éclatement de la bulle
Les sources fournissant l’évolution du prix des tulipes à cette époque sont rares. Le marché n’est pas régulé et il n’y a donc pas de cours officiel.
Il apparaît toutefois qu’en janvier 1637, au sommet de la bulle, une tulipe pouvait valoir jusqu’à 15 années de salaire d’un artisan. Un bulbe de la variété Semper Augustus – la plus recherchée à l’époque – se serait même échangé pour 10 000 florins, soit l’équivalent de deux maisons en ville.
L’éclatement de la bulle, se produit le 3 février 1637.
Le krach sera déclenché notamment par l’absence d’acheteurs lors d’une vente aux enchères dans une taverne d’Haarlem. Cela suffira pour provoquer le retournement du marché ; il ne faut que quelques heures pour que la nouvelle de l’absence d’acheteurs se propage à la ville entière et quelques jours pour que l’information atteigne l’ensemble des Provinces-Unies. Les bulbes de tulipes deviennent alors invendables.

2/ L’art de l’influence
Ingérence américaine dans la culture en Europe

Dès 1946, le ministère des Affaires Étrangères des États-Unis participe au financement de deux grands programmes d'expositions de peintures, vitrine de l'excellence de l'Art américain, amenées à voyager en Amériques du Sud et surtout en Europe.
Afin de promouvoir ladite excellence, le sénateur Fullbright établit parallèlement un programme de bourses qui permet à des milliers d'intellectuels d'effectuer le « Grand tour » américain pour admirer sa richesse culturelle.
Il s'agit par exemple, d'affirmer et d'établir l'émergence d'une nouvelle école spécifiquement américaine : l'Expressionnisme abstrait avec J.Pollock, M.Rothko, A.Gorky... Cette école qui reste une construction étroitement liée au contexte de la guerre froide sera soutenue par des fondations, des musées, des universités.
Le Rockefeller Brother Fund et le Musée d'Art Moderne de New-York ont ainsi largement promu en Europe le Nouvel Art en organisant nombre de publications et expositions.
Cependant et afin d'être totalement crédible pour asseoir la dimension internationale des expositions, quelques artistes européens bénéficieront également du soutien américain.

En 1950, Pierre Soulage figure ainsi dans des expositions collectives à New-York, Londres, São Paulo, Copenhague. Dès le début des années 50, ses toiles commencent à entrer dans les grands musées comme la Phillips Gallery à Washington, le Musée Guggenheim et, bien entendu, le Museum of Modern Art de New-York.
Quelques années après suivra la promotion de l’art conceptuel et minimaliste, donc de l’art à proprement dit contemporain.

3/ L’art sans art
Marcel Duchamp, 1887-1968 - Porte-bouteilles 1914 / 1964
Fer galvanisé : 64 cm, Diamètre 42 cm – Achat en 1986 du Centre Pompidou

L'objet original, aujourd'hui disparu, portait une inscription dont l'artiste prétendait ne pas se souvenir, témoin de la désinvolture qui entoure l'élaboration du readymade. Pourtant Duchamp scelle ici le choix d'une esthétique visuelle indifférente, le choix du hasard et de l'importance du n'importe quoi !

En 1914 à Paris, Marcel Duchamp acquiert au Bazar de l’Hôtel de Ville un porte-bouteilles et il écrit à sa sœur Suzanne quelque temps plus tard afin de lui demander d’exécuter sa démarche artistique :
« Prends pour toi ce porte-bouteilles, j’en fais un readymade à distance.
Tu inscriras en bas et à l’intérieur du cercle du bas, en petites lettres peintes avec un pinceau à l’huile en couleur blanc d’argent, l’inscription que je vais te donner ci-après et tu signeras de la même écriture comme suit : Le Hérisson d’après Marcel Duchamp ».
Cette lettre montre que Marcel Duchamp souhaite intégrer le porte-bouteilles dans la catégorie des objets qu’il possède déjà, comme une roue de bicyclette sur un tabouret de 1913, mais auxquels il n’a pas encore attribué de statut.

Ce n’est que fin 1915 à New-York, que l'artiste invente et formalise le concept en récupérant un chapeau de cheminée en zinc en l’intitulant « pulled in 4 pins » et en achetant une pelle à neige et en l’intitulant « In advance in the broken arm ».
Ce n’est donc que tout début 1916 que Marcel Duchamp écrit à Suzanne pour qu’elle récupère le « porte-bouteilles » et la « roue de bicyclette » pour les intégrer dans la série des readymade.
Marcel Duchamp explique : « Dans une époque où l’artiste ne peut plus compter sur la qualité et la sincérité de son action pour voir ses productions reconnues, mais dépendre au contraire uniquement du goût du regard trivial des « regardeurs », des normes sociales du bon et du mauvais goût, je décide effectivement d’affirmer mon statut d’artiste en décrétant œuvre d’art un objet quelconque ».

Ces objets-manifestes ne deviennent production artistique qu’à la fin des années 1950, lorsque la jeune génération d’artistes américains, au sortir de la seconde guerre mondiale, s’en empare comme médium. Les institutions françaises suivront fidèlement par mimétisme le mouvement.
Wedge" Il ne s'agit pas ici d'un simple canular mais bien d'une oeuvre d'art acquise par un Fond régional d'art contemporain !

Wedge" Il ne s'agit pas ici d'un simple canular mais bien d'une oeuvre d'art acquise par un Fond régional d'art contemporain !





Culture 4 Md€ 
Sources : Rapports annuels de performances - comptes financiers des opérateurs en comptabilité générale
 

Opérateur
Ressources 
Part du financement public 
Dont taxes affectées
Part
CNC - Centre national du cinéma et de l'image animée
0,9 Md€
93.4 %
0.84 Md€
23.1 %
Musée du Louvre
0,32 Md€
30.6 %
-
8.1 %
BnF - Bibliothèque nationale de France
0,28 Md€
74.39 %
-
7.3 %
Opéra national de Paris
0,25 Md€
40.15 %
-
6.5 %
INRAP - Institut national de recherches archéologiques préventives
0,2 Md€
48.72 %
0 Md€
5.1 %
CMN - Centre des monuments nationaux
0,19 Md€
28.09 %
-
4.9 %
CNAC-GP - Centre national d'art et de culture - Georges Pompidou
0,17 Md€
47.44 %
-
4.3 %
EPV - Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles
0,16 Md€
23.69 %
-
4.2 %
Rmn-GP - Réunion des musées nationaux - Grand Palais
0,15 Md€
18.63 %
-
3.8 %
Universcience
0,13 Md€
67.28 %
-
3.4 %
EPCMPP - Etablissement public de la Cité de la musique - Philharmonie de Paris
0,11 Md€
53.52 %
-
2.9 %
CNM - Centre national de la musique
0,11 Md€
90.68 %
0.07 Md€
2.8 %
Musée d'Orsay et musée de l'Orangerie
0,1 Md€
37.49 %
-
2.5 %
Ecoles d'architecture - Ecoles nationales supérieures d'architecture
0,09 Md€
73.68 %
0 Md€
2.3 %
EPMQB - Etablissement public du musée du quai Branly
0,07 Md€
70.14 %
-
1.7 %
EPPGHV - Etablissement public du parc et de la grande halle de la Villette
0,07 Md€
41.88 %
-
1.7 %
Comédie Française
0,04 Md€
46.19 %
-
1.1 %
CNSMD Paris - Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
0,04 Md€
76.85 %
-
1.0 %
MuCEM - Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée
0,04 Md€
54.43 %
-
0.9 %
Etablissement public du Mobilier National
0,03 Md€
89.04 %
-
0.9 %
CNL - Centre national du livre
0,03 Md€
96.41 %
-
0.8 %
CAPA - Cité de l'architecture et du patrimoine
0,03 Md€
72.97 %
-
0.7 %
Musée Picasso
0,03 Md€
100 %
-
0.7 %
Opéra comique
0,02 Md€
51.94 %
-
0.6 %
EPMSM - Etablissement public du Mont-Saint-Michel
0,02 Md€
19.22 %
-
0.6 %
Chaillot – Théâtre national de la Danse
0,02 Md€
72.81 %
-
0.5 %
TNO - Théâtre national de l'Odéon
0,02 Md€
67.25 %
-
0.5 %
EPRNDP - Etablissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris
0,02 Md€
69.73 %
-
0.5 %
Ecoles d'art en Région
0,02 Md€
73.15 %
0 Md€
0.5 %
ENSAD - Ecole nationale supérieure des arts décoratifs
0,02 Md€
72.52 %
0 Md€
0.5 %
CNSMD Lyon - Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon
0,02 Md€
87.85 %
0 Md€
0.4 %
ENSCI - Ecole nationale supérieure de création industrielle
0,02 Md€
38.74 %
0 Md€
0.4 %
EPPD - Etablissement public du palais de la porte Dorée
0,02 Md€
76.64 %
-
0.4 %
ENSMIS - Ecole nationale supérieure des métiers de l'image et du son
0,01 Md€
80.04 %
-
0.4 %
ENSBA - Ecole nationale supérieure des beaux-arts
0,01 Md€
68.85 %
0 Md€
0.4 %
TNC - Théâtre national de la Colline
0,01 Md€
69.94 %
-
0.4 %
CNAP - Centre national des arts plastiques
0,01 Md€
72.71 %
-
0.3 %
TNS - Théâtre national de Strasbourg
0,01 Md€
78.07 %
-
0.3 %
OPPIC - Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture
0,01 Md€
98.28 %
-
0.3 %
Musée Guimet
0,01 Md€
38.12 %
-
0.3 %
CND - Centre national de la danse
0,01 Md€
79.1 %
-
0.3 %
INP - Institut national du patrimoine
0,01 Md€
78.75 %
-
0.3 %
BPI - Bibliothèque publique d'information
0,01 Md€
94.02 %
-
0.3 %
Etablissement public du château de Fontainebleau
0,01 Md€
36.36 %
-
0.3 %
AFR - Académie de France à Rome
0,01 Md€
44.59 %
-
0.2 %
Ecole du Louvre
0,01 Md€
24.98 %
-
0.2 %
EPCCSL - Etablissement public Cité de la céramique - Sèvres et Limoges
0,01 Md€
59.56 %
-
0.2 %
CNSAD - Conservatoire national supérieur d'art dramatique
0 Md€
91.51 %
-
0.1 %
Musée Henner-Moreau
0 Md€
53.46 %
-
0.0 %
Cinémathèque française
-
-
-
-
CNAC - Centre national des arts du cirque
-
-
-
-
Ensemble intercontemporain
-
-
-
-
Musée des arts décoratifs
-
-
-
-


Pierre-Mathieu Duhamel et Denis Morin, sont chargés de proposer "en continu des mesures d’efficacité du service public au Premier ministre".
Ces deux hauts fonctionnaires devront "passer en revue les différentes délégations interministérielles existantes, avec pour consigne que leur suppression soit désormais le principe".
Mi-juillet, le Sénat publiait une note affirmant que la refonte de ces organisations pourrait permettre de faire 540 millions d’euros d’économies sur plusieurs années. La commission d'enquête a constaté que les agences se sont développées hors de toute stratégie d'ensemble, formant un archipel aux frontières floues. Elle recommande de renforcer le pilotage et de refaire parler l'Etat d'une seule voix.
Conséquence directe de l’effort de 5 milliards d’euros demandé par l’État aux collectivités locales, les Régions se voient également contraintes d’opérer des choix dans leurs budgets.
Depuis la création du ministère des Affaires culturelles en 1959, le déploiement des politiques culturelles à partir des différentes lois de décentralisation a reposé sur une supposée coopération entre État et collectivités.

Les Régions, confrontées aux difficultés pour équilibrer des budgets grevés par l’augmentation des charges, mesurent que les solutions ne pourront plus reposer uniquement sur l’accroissement des financements publics et qu’il convient donc de repenser en profondeur leurs projets, dans leur rapport aux territoires et modèles économiques.
Dans ces circonstances, la commission culture de Régions de France a souligné l’urgence à se mobiliser pour engager une large réflexion sur le devenir du secteur culturel en France, en s'interrogeant notamment sur la pertinence des modèles centralisés et normatifs du ministère, sur son respect des droits et des diversités des expressions. Les Régions souhaitent donc, à leur échelle, se saisir publiquement et nationalement du sujet qui sera présenté lors de leur prochain Congrès.
21e Congrès des Régions de France, 06 novembre 2025, Palais des Congrès de Versailles

Aujourd'hui, 91 milliards d'euros sont distribués aux différents opérateurs de l’État.
Parmi les opérateurs à vocation culturelle certains, comme l'Opéra de Paris ou la Comédie française, ont déjà perdu respectivement 6 et 5 millions d'euros et le budget de la culture, après cinq années de hausse, se trouve réduit fin 2024 de 204 millions d'euros.
Mais d'autres économies, propre au Ministère de la Culture, comme sa mutation souhaitable en un Secrétariat d’État, chiffrées cette fois non plus en millions mais en milliards, ne seraient pas pour autant impopulaires.

Le Centre National des Arts Plastiques coûte toujours 11.2 M€ et l'Académie de France à Rome pas moins de 10.9 M€. Le fonctionnement de cette Académie a d'ailleurs fait l'objet d'un rapport d'information au nom de la commission des finances du Sénat : https://www.senat.fr/rap/r00-274/r00-274_mono.html
Une suppression de cette Académie, c’est-à-dire de la Villa Médicis, serait, non seulement logique mais également salutaire au budget. En effet, cette Institution uniquement prévue pour accueillir les lauréats des Prix de Rome perdure, alors que la distinction des Prix de Rome a été abandonnée depuis 1968.
La nomination de directeur de la Villa Médicis se fait par décret du chef de l’État, celle-ci offre des opportunités de reclassement, ce qui peut expliquer que même devenue depuis longtemps inutile et sans objet, la suppression de la Villa ne figure pas à l'ordre du jour, pas plus que sa vente ou sa restitution aux italiens.

En 2022, le budget global des 22 Frac s'élevait à plus de 36 millions d'euros... Ces Fonds Régionaux d’Art Contemporain, créés à partir de 1982, voient désormais leurs responsables proches de la retraite. C'est peut-être aussi le moment opportun de s'interroger sérieusement sur ces institutions, sur leur rayonnement et leur coût ? Comme semble réagir en ce sens l'association Régions de France.

Les FRAC, voulus par un gouvernement de gauche, entérinés par un gouvernement de droite, ont contribué non seulement au discrédit de la gauche mais également à la détérioration durable de l'image de l'Art. L'art s’est coupé de la base populaire et laborieuse en devenant l'affaire, comme jamais auparavant, d'une classe extrêmement minoritaire.
Ces Fonds Régionaux d’Art Contemporain se trouvent désormais confrontés aux problèmes d’espace, d’achat et de conservation.
Conformément à leurs statuts, ces institutions publiques ont acquis des oeuvres représentatives des courants significatifs, ou du moins considérés comme tels, de l’Art Contemporain. Cependant, les deux objectifs fondamentaux fixés par le Ministère de la Culture, à savoir : l’acquisition et la diffusion auprès du grand public ne sont et ne peuvent plus être respectés.
- Les acquisitions, faute d'argent se raréfient. Il faut gérer la collection, les directeurs devenant de fait des conservateurs. L’essentiel du budget étant désormais réservé au fonctionnement.
- La diffusion dans différents lieux, par la nature même des créations reste souvent compliquée, et surtout elle n'intéresse pas le public.
Faute de pouvoir atteindre les objectifs du Ministère, il semble logique d’envisager la dissolution pure et simple de ces associations et par voie de conséquence de prévoir la disparition de tous les FRAC.

Au niveau des Régions, sans parler d'une mentalité et des appréciations forcément différentes concernant d'art dit contemporain et pour cause de budget contraint, les Frac n'achètent ou n'achèteront plus. Plusieurs se verront même dans l'obligation de mettre à profit les départs en retraite de leurs fonctionnaires dédiés, pour fermer et mettre un terme définitif à cette malencontreuse et coûteuse expérimentation. Idem pour les Centres d'art et la fermeture de celui de Pougues-les-Eaux, dans la Nièvre, en 2021, ne devrait plus constituer une exception.

Bien entendu, toute décision ne serait pas sans conséquence pour des milliers de fonctionnaires réduits plus ou moins au reclassement, et pour les quelques collectionneurs spéculateurs ou les rares artistes vivant de subvention ou de commande d’État. Mais à bien réfléchir, ces propositions de réforme ou suppression rétabliraient justice et équité sociale chez des artistes qui, de fait, se trouvent pour une énorme majorité exclus des choix et des achats publics. Ces importants changements réhabiliteraient aussi et surtout l'impartialité du marché, avec les indispensables économies recherchées par la France.

vendredi 18 juillet 2025

CATTELAN AU CENTRE POMPIDOU-METZ : ULTIME IGNOMINIE


La Banane de Cattelan à 6,2 millions de dollars. Plus que jamais, le musée fait l'oeuvre !
Un homme qui dit s'appeler Peter a décroché la banane, l'a épluchée et l'a mangée !

Les faits se sont déroulés samedi vers midi. Un homme qui dit s'appeler Peter a décroché la banane de l'œuvre conceptuelle Comedian, de Maurizio Cattelan, exposée au Centre Pompidou-Metz dans le cadre de l'exposition Un Dimanche sans fin. Il s'agit d'un véritable fruit scotché sur un mur et régulièrement changé. L'individu qui dit être choqué que cette œuvre soit estimée à 6,2 millions de dollars a décroché le fruit, l'a épluché et l'a mangé.
https://www.republicain-lorrain.fr/ 18 juil. 2025 à 08:04

Quelques commentaires :

eanlucstz 19.07.2025 | 09h12
L'Art à ce niveau devient une débilité sans nom, cela me fait penser aux toiles de tente exposé sur la Porte des Allemands il y a quelques années, dans un pays en pleine dérive comme l'est la France rien d'anormal ! Certains élus messins qui ont su critiquer les dirigeants du Moselle Open (dont ce sera la dernière édition cette année grâce à eux) ne disent rien sur cette "œuvre" pourtant le centre Pompidou est financé par qui ?

andrefocosi 19.07.2025 | 06h50
C'est pas grave il va en recoller une autre vu la valeur que prend une simple banane collée par un artiste. Je trouve cela complètement lunaire de donner une telle valeur à une simple banane.Vu le prix d'un kg de bananes, cela ne fera pas un énorme trou dans le budget du centre Pompidou.

pseudosansansnom 18.07.2025 | 16h20
"estimée à plusieurs millions de dollars"
Avec cette argent, l' "artiste" pourrait en faire don aux enfants qui ont faim dans les Pays pauvres...

rschneider5722 18.07.2025 | 13h57
Et dire que l’on apprend aux enfants à ne pas gâcher la nourriture !

Emmanuel 18.07.2025 | 10h49
Cet homme est un génie de l'art contemporain. Un peu comme l'enfant qui, alors que tout le monde voulait être roi, a fini par voir que le roi était NU.
Cet autre homme qui a croqué la banane est également artiste et sa cote est au moins le double de l'œuvre en question. Bravo les artistes !

De : Nicole Esterolle <nicole.esterolle@yahoo.fr>
Envoyé : samedi 7 juin 2025 18:51

UNE CRUELLA D’ENFER À LA DIRECTION DU CENTRE POMPIDOU-METZ
CATTELAN, ULTIME IGNOMINIE D’UN SYSTÈME EN PHASE TERMINALE
Par Nicole Esterolle

Pour fêter son 15e anniversaire, le Centre Pompidou-Metz expose des centaines d’oeuvres du centre Pompidou-Paris, mélangées à celles du financial-artist contemporain Maurizio Cattelan. Celui-ci a conçu et muri depuis longtemps l’événement, en complicité avec son amie Chiara Parisi, directrice du centre, qui a mis a sa disposition la collection du Musée pour y faire ses choix en toute liberté.

Chiara fait partie de la petite trentaine de hauts fonctionnaires de l’art contemporain d’Etat, parfaitement interchangeables dans un jeu de chaises musicales des plus cocasses, entre la Villa Arson, l’ENSBA de Paris, le Palais de Tokyo, la Villa Médicis, le Consortium de Dijon, etc. Ils tiennent fermement les manettes d’un appareil, sans direction bien localisable et échappant à la tutelle des Ministres qui passent. Ils y promeuvent depuis des années la même centaine d’artistes agréés par les circuits institutionnels et les réseaux spéculo-financiers : les incontournables Lavier, Buren, Hyber, Calle, Abramovic, Mosset, Lévèque, Mac Carthy...

La pétaradante Chiara, elle, s’était signalée en invitant l’exquis Claude Lévèque à mettre en scène les ruminants venus du Plateau de Millevaches voisin dans la nef du Centre d’art de Vassivière, qu’elle dirigeait alors. Elle a par ailleurs travaillé pour la Fondation de Mr Carmignac, condamné récemment pour fraude fiscale et blanchiment. Elle a transformé ensuite avec Mac Carthy, les salons de la Monnaie de Paris en chocolaterie, d’où sortaient à la chaine des Pères Noël. Est-ce grâce à Chiarra que La Monnaie de Paris aujourd’hui ne veut plus entendre parler d’art contemporain ?
Va-t-on pouvoir, toujours avec Chiarra, redresser la fréquentation catastrophique de l’appendice pompidolien lorrain ?
Les politiques locaux de tous bords gratifient l’établissement de la coquette allocation de 15 millions d’euros par an, répartis entre ville de Metz, Agglomération de Metz Métropole et Région.
Pourtant un informateur local rapporte :
"J’y suis allé deux fois cette année avec des amis, un dimanche d’avril et un dimanche de juillet, j’ai pu alors estimer le public à une petite centaine de personnes. Le lundi de la Pentecôte, il y a eu 2 entrées payantes d’après un employé du Centre. En retirant 52 jours de fermeture et les périodes d’installation d’exposition, cela fait tout de même un confortable coût par visiteur".


DIALOGUE AVEC UNE BANANE

Quand on voit le "dialogue" ainsi installé, entre les oeuvres à valeur patrimoniale et la banane scotchée aux cimaises de Maurizio Cattelan, on pense qu’il s’agit là du dernier spasme d’un appareil institutionnel pourri jusqu’à l’os par un demi-siècle d’effets conjugués de cynisme, de barbarie intellectuelle, de délire déconstructif ; de l’ignorance et du mépris de l’art caractérisant les tenants de cet appareil payé par nos impôts, caractérisant aussi les médias de la bien-pensance progressiste qu’illustre parfaitement certains articles du Monde.
Le spectaculaire, l’obscène, la provocation se conjuguent ici pour tenter de booster une fréquentation du musée de plus en plus misérable, au nombre de visiteurs quotidien bien inférieur au nombre d’employés.
Ce type de "dialogue" et de détournement, accaparement et parasitage du patrimoine par l’art contemporain, est une pratique courante et de plus en plus répandue. On occupe les châteaux, les églises, les chapelles, le places publiques. Jeff Koons est invité au MUCEM pour dialoguer avec les œuvres du Musée des arts et Traditions Populaires. On fait de l’entrisme dans les collections muséales. On place un bidule du décolonialiste Abdessemed à côté du retable sacré d’Issenheim… Grâce à ce "dialogue" entre patrimonial et contemporain, on peut tout se permettre sans regret, sans remord, sans honte.

C’est une caractéristique déplorable des programmations muséales héritée de l’âge d’or de l’Art du Contemporain : consacrer les valeurs déjà établies. Mais avec l’art spéculatif contemporain – spéculatif aux deux sens : intellectuel et marchand, la confusion va jusqu’à la collusion.
Il faut dire qu’on encourage fiscalement les riches de ce monde à se tresser des couronnes en ouvrant leurs musées et fondations et en les laissant prendre le pouvoir dans les institutions, autant que dans les salles de vente. Avec la paire Pinault et Arnault, la France ne se grandit pas à cet égard. Leur Koons monte en cote grâce aux expositions en lieux publics prestigieux, ou leur Buren à rayures sur sacs LVMH. Comme quoi on peut comme Bernard Arnault, maudire les impôts et couvrir cette inculture civique d’un vernis d’ongle démesuré.

Le Centre Pompidou parisien fermant pour travaux, la directrice de son annexe lorraine a eu l’idée d’inviter Cattelan à choisir 400 pièces du fond muséal autour d’un thème original, "Un dimanche sans fin". Certes la directrice de l’institution, Chiara Parisi, Italienne comme lui, l’apprécie depuis longtemps mais ce goût et cette complicité, de la part de quelqu’un qui a pour mission de nous proposer l’art vivant, posent un sérieux problème sur sa nomination.

L’ineptie satisfaite de Maurizio Cattelan !
Parmi les choix de Cattelan : le pape Jean-Paul II renversé par un météorite, grandeur nature en résine, une acquisition de François Pinault, qui fit sa célébrité. Un buste de Hitler émergeant d’un parquet. Plus récemment, Comedian, c'est-à-dire sa Banane scotchée qui a défrayé la chronique ; achetée aux enchères pour devenir le fruit le plus cher mangé au monde.
Le plus consternant n’est pas le malin, mais ceux qui l’encensent.
De même qu’en politique le plus affligeant n’est pas tant l’élu que ceux qui l’ont élu ; de même ce qui nous fait baisser les yeux sera de lire les commentaires de ceux qui trouvent leur compte aux hochets de Cattelan.
La responsable du musée a tenu à faire savoir que Maurizio n’a pas compté ses jours pour endosser la responsabilité de choisir des œuvres dans le stock Pompidou.
Et le sémillant, pas bête, puisqu’on l’invitait à mêler ses créations aux œuvres qu’il choisirait, a vite sélectionné le prestigieux "mur André Breton". C’est une élémentaire tactique de ces amuseurs que de bien choisir.
Le problème reste que les intellectuels commentateurs sont les premiers à signaler ces hauts faits, tête baissée.



De : Marc VERAT <m_verat@live.fr>
Envoyé : dimanche 8 juin 2025 00:10
À : Nicole Esterolle <nicole.esterolle@yahoo.fr>
Objet : RE: CATTELAN AU CENTRE POMPIDOU-METZ : ULTIME IGNOMINIE

A chaque époque son art officiel ! Parfois l'artiste l'ignore, parfois il y adhère plus ou moins et, plus rarement, il s'y oppose ouvertement.

Il faudrait, comme riposte contre-culturelle, pouvoir "infiltrer" un lieu très officiel d'exposition ? Le moment serait peut-être opportun...
Existe-t-il quelques possibilités et quelles en seraient les conditions ?

La fermeture complète du Centre Pompidou est annoncée pour la fin septembre 2025. Le déménagement des œuvres devrait s’achever en décembre 2025, avant un début des travaux fixé au mois d’avril 2026. Le chantier devrait durer 5 ans, avec une réouverture du Centre prévue en 2030.
Le Pavillon français de la Biennale d'art de Venise sera entièrement fermé au public durant les travaux. Il rouvrira ses portes fin 2026.
Jusqu'à présent ce lieu resta un inconditionnel de la mise en scène et des installations. La représentation d'après-guerre, pour suivre fidèlement la voie de l'art dit contemporain, marque une abstraction croissante de la peinture, qui devient minimaliste, et finira par disparaître en 1993 avec l'Espace Raynaud.

Mais les temps changent, rien n'est définitivement établi !

Le moment serait sans aucun doute venu d'occuper un espace prestigieux, afin de présenter un "Retour vers la Peinture" ?
Ledit "Retour", au sens large, s'appuierait sur l'esprit des créations montrées dans la Gazette de Nicole, sans oublier pour autant d'autres aspects de la figuration. La peinture décorative, c'est-dire-dire abstraite, serait volontairement écartée.
Cette rupture, si tant est qu'elle puisse avoir lieu, et obtenir les incontournables soutiens politiques ou autres, constituerait alors un réel événement susceptible de retenir l'attention de critiques et journalistes, trop souvent influencés par la pensée dominante.



Marcel Duchamp, Porte-bouteilles 1914 - Achat, 1986, Centre Pompidou

L'objet original, aujourd'hui disparu, portait une inscription dont l'artiste prétendait ne pas se souvenir, témoin de la désinvolture qui entoure l'élaboration du readymade. Duchamp scelle ici le choix du hasard et de l'importance du n'importe quoi !
En 1914, Marcel Duchamp acquiert au Bazar de l’Hôtel de Ville un porte-bouteille et il écrit à sa sœur quelque temps plus tard afin de lui demander d’exécuter sa démarche artistique :
« Prends pour toi ce porte-bouteilles, j’en fais un readymade à distance. Tu inscriras en bas et à l’intérieur du cercle du bas, en petites lettres peintes avec un pinceau à l’huile en couleur blanc d’argent, l’inscription que je vais te donner ci-après et tu signeras de la même écriture comme suit : Le Hérisson d’après Marcel Duchamp ».
Le ready-made : un objet ordinaire promu au rang d’œuvre d’art par la volonté de l’artiste est né.

jeudi 10 juillet 2025

 

Internet, art et démocratie ?

Publié par éducation-programme 12 Octobre 2025 à 09:36 AM
Internet offre aujourd’hui une immense variété de possibilités d’expression accessible à tous, transformant profondément la manière dont les personnes, les groupes et les institutions communiquent, créent et partagent des idées.
 
 A chaque époque son art officiel. Parfois l'artiste l'ignore, parfois celui-ci y adhère plus ou moins et, plus rarement, il s'y oppose ouvertement.
Jusqu'alors, avec les différents médias, écrits, radio et télédiffusés, le destinataire était essentiellement passif, se contentant de choisir et de recevoir sa source d'information, sans autre participation possible.
Aujourd'hui, par l'intermédiaire de l'Internet, ce même destinataire a désormais l'opportunité de devenir un acteur actif : En exprimant librement son point de vue par l'image et l'écrit - En traitant l'information - En la rediffusant.
Ces possibilités d'expression sont réelles et gratuites, mais reste à savoir si elles sont vues et lues. Il s'agirait plutôt là encore d'une illusion. La liberté d’expression ne garantit pas pour autant la visibilité.
La visibilité reste inégale, tout le monde n’a pas les mêmes probabilités d’être vu ou lu, les algorithmes des moteurs de recherche privilégient les contenus populaires qui suscitent des réactions.
Les grands influenceurs ou médias dominent souvent l’espace numérique, reléguant les voix anonymes à la marge et l'important volume des publications rend forcément difficile la visibilité de chaque site individuel.
Néanmoins une étape importante semble avoir été franchie. Ce ne sont désormais plus quelques rares personnes qui ont voix au chapitre.


mardi 13 mai 2025

Projet pour la Biennale de Venise 2026-2027

Exposition internationale d'art contemporain de la Biennale de Venise
Esposizione internazionale d'arte di Venezia
La Biennale est basée dans le parc Giardini qui abrite 30 pavillons nationaux permanents.

Pietrangelo Buttafuoco
presidency@labiennale.org
Luigi Brugnaro vice-président

DIRECTEUR GÉNÉRAL
Andrea Del Mercato
direzione@labiennale.org
segreteria.generale@pec.labiennale.org

La 61ème Biennale d’art contemporain de Venise aura lieu du 9 mai au 22 novembre 2026.
Koyo Kouoh, originaire du continent africain, devait en assurer le commissariat de l’exposition internationale et, avec le président de la Biennale, Pietrangelo Buttafuoco*, en annoncer le titre et le thème lors d’une conférence de presse tenue à Venise, le mardi 20 mai 2025.

DISPARITION - Communiqué, samedi 10 mai 2025 à 07h42
Le monde de l’art a réagi à l’annonce du décès brutal à 57 ans de Koyo Kouoh. En décembre 2024, elle avait été nommée curatrice des expositions internationales. Elle avait commencé à y travailler en visionnaire, avec passion et rigueur, souligne le communiqué pour annoncer sa mort soudaine, survenue dans la matinée.

La commission française, en principe présidée par Claire Le Restif, directrice du Centre d’art contemporain d’Ivry, a choisi l’artiste franco-marocaine Yto Barrada pour investir l’espace du pavillon français de la prochaine Biennale. L’artiste qui vit et travaille entre New York et Tanger aurait été retenue pour « sa pratique multidisciplinaire qui fédère diverses communautés artistiques et sociales en quête d’une nouvelle utopie ».

Le Pavillon français sera entièrement fermé au public durant les travaux. Il rouvrira ses portes pour la 61ème édition de la Biennale d'art de Venise en 2026.
La représentation française d'après-guerre marque une abstraction croissante de la peinture, qui devient minimaliste, et finit par disparaître en 1993 avec l'Espace Raynaud.
Jusqu'à présent, le Pavillon français, pour suivre fidèlement la voie de l'art dit contemporain, resta un inconditionnel de la mise en scène et des installations.

Mais les temps changent et rien n'est définitif !

Le moment est sans aucun doute venu de proposer d'occuper cet espace prestigieux, afin de présenter un "Retour vers la Peinture" ?
Ledit "Retour", au sens large, s'appuierait sur l'esprit des créations montrées dans la Gazette de Nicole, sans oublier pour autant d'autres aspects de la figuration. La peinture décorative, c'est-dire-dire abstraite, serait volontairement écartée.
Cette rupture, si tant est qu'elle puisse avoir lieu, et obtenir les incontournables soutiens politiques, constituerait alors un réel événement susceptible de retenir l'attention de critiques et journalistes, trop souvent influencés par la pensée dominante.

La Biennale de Venise, tenue en principe chaque année impaire, est considérée comme une des plus prestigieuses manifestations artistiques en Europe et dans le monde. C'est aussi une des plus anciennes puisqu'elle fut créée en 1893.
Un pavillon central fut construit à cet effet dans les Giardini créés au début du XIXéme siècle sur la demande de Napoléon Bonaparte, à la pointe du sestiere de Castello. Il fut alors décidé d'inviter des artistes italiens et internationaux qui devaient exposer chacun au maximum deux œuvres inédites. Le comité de parrainage était composé d'artistes venus du monde entier, on y trouvait entre autres pour le comité français, Carolus-Duran, Jean-Jacques Henner, Gustave Moreau et Pierre Puvis de Chavannes.
Dessiné par l’ingénieur Faust Finzi, le Pavillon français est inauguré en 1912 avec une exposition d’Auguste Rodin.

Une double opportunité ? Un Pavillon fermé et un Retour vers la Peinture !

Le Pavillon français dédié aux expositions internationales d’art de Venise est confié à l’Institut français, opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de la Culture.
"L'Institut place le projet au cœur d’un dispositif plus large de réflexion, de diffusion et d’échange en lien avec le réseau culturel français à l’étranger et en s’appuyant sur des institutions de référence dans les champs de l’art.
Le pavillon accueillera en 2026 le projet artistique et le public de La Biennale au sein d’un espace rénové, offrant des améliorations fonctionnelles et énergétiques considérables, d’au moins 25 % d’ici 2026, et 40 % d’ici 2030...
Le choix du lauréat ou des lauréats se fait lors d'une commission de sélection composée de professionnels, de représentants des deux tutelles et de l'Institut français."

Une Biennale de Venise conçue dans un même esprit que le Salon de Paris ?

"Le Salon. Tous les deux ans, naguère c'était tous les ans, le gouvernement régale le public d'une grande exposition de peinture, statuaire, dessin. En fait, c'est une foire d'artistes, mettant leurs produits en vente, en attendant avec anxiété les chalands. Pour ces solennités exceptionnelles le gouvernement nomme un jury, chargés de vérifier les ouvrages qu'on lui envoie, et de désigner les meilleurs.
Sur le rapport de ce jury, le gouvernement décerne les médailles d'or et d'argent, des décorations, des mentions honorables, des récompenses pécuniaires, des pensions ; il y a pour les artistes distingués des places à Rome, à l'Académie, au Sénat. Tous ces frais sont acquittés par nous autres profanes…"
Proudhon, Du principe de l'art et de sa destination sociale, 1865.

Dans les encyclopédies d'art et jusqu'après l'ouverture du Musée d'Orsay, les chapitres réservés à la peinture académique sont étrangement sous-représentés ou même carrément absents. Leurs auteurs, lorsqu'ils parlent de la seconde moitié du XIXème siècle, ne considèrent que l'art romantique et réaliste, Manet et les impressionnistes. Ceux qui, hier et de leur vivant, ont été reconnus et adulés ont purement et simplement été rayés des cadres de l'histoire de l'art. Qu'en sera-t-il demain pour l'art contemporain ?

La caractéristique de l'art académique réside à la fois dans le fini des éléments peints très figuratifs et dans leur précision, cette conception se trouve à l'opposé de la théorie moderne où tout tend à s'abstraire et à se suggérer avec une finition souvent très secondaire. Cette conception est encore associée par dérision à un simple artisanat habile, soi-disant signe d'un manque de talent et d'originalité.
La peinture académique, émanation directe des règles du classicisme et du néoclassicisme, constitue en quelque sorte l'antithèse exacte de l'art contemporain mais toutefois avec un point commun de taille :
- celui d'être ou d'avoir été soutenu par des instances officielles.
Et une différence d'importance :
- l'adhésion du public d'alors pour la peinture académique mais le rejet ou l'ignorance de l'art contemporain par le public d'aujourd'hui.
Le parallèle entre la situation des artistes officiels d'aujourd'hui, c'est-à-dire les "conceptuels-minimalistes", avec ceux du Second Empire et de la Troisième République, les "pompiers ou académiciens", est notable et l'on peut parfaitement penser que cet "art contemporain", à l'image de l'art académique, connaîtra lui aussi un inévitable discrédit.
Par ailleurs, le dénigrement souvent entretenu de la peinture figurative, sert de repoussoir et d'alibi à l'innovation pour l'innovation. Pour certains, la peinture représente uniquement l'art de la bourgeoisie conservatrice, hostile à toute forme de changement ; mais on pourrait tout autant qualifier l'art contemporain d'également bourgeois et conservateur, puisqu'il perdure omnipotent depuis cinquante ans.

Une peinture figurative chargée de sens, nul besoin de discours !


Emma Dupont - La plus belle paire de fesses de l'histoire de l'art ?
Tableau offert par Léon Gèrôme à son modèle préféré.


Jean-Léon Gérôme, étude pour The End of the Sitting

L'artiste, quelque peu réfractaire envers ses contemporains impressionnistes,
enseigne comme Cabanel et Bouguereau à l'école des Beaux-Arts de Paris.
Ils font aussi partie à plusieurs reprises du jury du Salon.


The End of the Sitting, 1886 "La Fin de Séance"
huile sur toile, hauteur : 33 cm ; largeur : 27,4 cm
Collection particulière, Frankel Family Trust

Mais que fait Emma, le modèle callipyge préféré de Gérôme à l'anatomie caractéristique, perchée sur la sellette ? Et cette petite fleur rouge ?
- Enlève-t-elle, dès la fin de la pose, le drap par curiosité jalouse et critique ?
- Couvre-t-elle simplement, avant de se rhabiller, la statue afin d’empêcher la terre à modeler de sécher ?
- Et plus précisément, que fait cette rose rouge, symbole de l'amour passion que l'on porte à l'être aimé ? Est-ce une intention délibérée de l'artiste, autant romantique que platonique ?
Rappelons qu'Emma fait partie du cercle restreint des familiers de Jean-Léon Gérôme qui, à quelques reprises, lui demanda de l'accompagner lors de ses villégiatures d'été.
Là, repose toute l’ambiguïté dans l’interprétation de l’œuvre. Cependant, gageons que le facétieux artiste, qui se représente en train de nettoyer soigneusement son matériel, n’a pas manqué d’entrevoir ces trois possibilités.
En outre, l’œuvre peut paraître emblématique de l’art académique et pompier, dans la mesure où elle donne directement à voir, à imaginer, à rêver… Au contraire d’un art moderne bien plus décoratif que narratif et, très souvent, sans signification bien précise.

Depuis des décennies l'art, dit contemporain, occulte abusivement la peinture et mérite introspection. L'exposition, pour le moins inhabituelle, du Pavillon français de la prochaine Biennale de Venise entend montrer que la peinture reste encore bien vivante, dans son altérité et dans sa contemporanéité.

Il più bel paio di glutei nella storia dell'arte?
Ma cosa ci fa Emma, ​​la modella callipigia preferita di Gérôme, con la sua anatomia caratteristica, seduta sulla sedia calda? E questo piccolo fiore rosso?
- Toglie il lenzuolo non appena la posa è finita, per gelosia e curiosità critica?
- Copre semplicemente la statua prima di rivestirsi per evitare che la pasta da modellare si asciughi?
- E più precisamente, cosa fa questa rosa rossa, simbolo dell'amore appassionato che proviamo per la persona amata? Si tratta di un'intenzione deliberata dell'artista, allo stesso tempo romantica e platonica?

Scommettiamo che il dispettoso artista, che si raffigura mentre pulisce attentamente la sua attrezzatura, non ha mancato di vedere queste tre possibilità.
Inoltre, l'opera può sembrare emblematica dell'arte accademica, nella misura in cui ci dà direttamente qualcosa da vedere, da immaginare, da sognare... A differenza dell'arte moderna che è molto più decorativa che narrativa e, molto spesso, priva di un significato molto preciso.

Per decenni la cosiddetta arte contemporanea ha ingiustamente messo in ombra la pittura e merita un approfondimento. L'insolita mostra allestita nel Padiglione francese della prossima Biennale di Venezia intende dimostrare che la pittura resta vivissima, nella sua alterità e contemporaneità.

*Pietrangelo Buttafuoco, intellectuel anticonformiste converti à l’islam, ancien cadre d’un mouvement postfasciste, est aussi un soutien de la présidente du conseil, Giorgia Meloni.

samedi 12 avril 2025

 

Il ne s'agit pas ici d'un simple canular mais bien d'une oeuvre d'art acquise par un Fond régional d'art contemporain, avec l'argent public du contribuable.

Les FRAC, voulus par un gouvernement de gauche, entérinés par un gouvernement de droite, ont contribué non seulement au discrédit de la gauche mais également à la détérioration durable de l'image de l'Art. L'art s’est coupé de la base populaire et laborieuse en devenant l'affaire, comme jamais auparavant, d'une classe extrêmement minoritaire.

CERTAINES INSTITUTIONS ONT- ELLES ENCORE UN AVENIR ?

"Ces fonds régionaux d’Art Contemporain, créés à partir de 1982, pour suivre la décentralisation mise en place par le gouvernement, vont se trouver inéluctablement confrontés aux problèmes d’espace, d’achat et de conservation des oeuvres.
Conformément à leurs statuts, ces institutions publiques ont acquis des oeuvres représentatives des courants significatifs, ou du moins considérés comme tels, de l’Art Contemporain. Ainsi, les collections comportent une part très importante d’oeuvres minimalistes et conceptuelles ou inscrites dans la postérité de ces tendances, avec une peinture figurative remarquablement et systématiquement absente.
Très souvent ces recherches conceptuelles, concrétisées par des « installations », affectionnent les compositions à base de matériaux et objets de récupération et elles n’ont guère de soucis quant à leur durabilité puisqu’elles peuvent être constituées de papier, de végétaux, de chiffons...
En outre, on observe que certaines présentent l’inconvénient d’être à la fois encombrantes et d’une manipulation délicate. Le transfert de ces créations se trouve en conséquence malaisé et le volume non négligeable qu’elles occupent rend les espaces d’expositions et de réserves, mis à la disposition par les Régions, déjà proche de la saturation.

Ces constatations appellent plusieurs remarques en contradiction avec les deux objectifs fondamentaux fixés par le Ministère de la Culture pour les FRAC, à savoir : l’acquisition et la diffusion des oeuvres auprès du grand public ?
- L’acquisition des oeuvres, faute de moyens et d’espaces se raréfie. Il faut gérer la collection, les directeurs devenant de fait des conservateurs. L’essentiel du budget étant désormais réservé au fonctionnement.
- La diffusion dans différents lieux, par la nature même des oeuvres, est coûteuse, souvent compliquée, et surtout ne touche qu’un public pour le moins restreint.
- La conservation s’avère aléatoire, ce qui paraît ennuyeux lorsque l'on a pour ambition de constituer un patrimoine.

Les fonds régionaux sont gérés par des associations loi 1901 dont les buts (acquisition-diffusion) s’avèrent donc de plus en plus difficiles à respecter. Aussi, se trouvant à terme dans l’incapacité d’atteindre leurs objectifs, il semble nécessaire et logique d’envisager la dissolution pure et simple de ces associations et par voie de conséquence de prévoir la disparition des FRAC."
/cf : extrait M. VERAT 1996

Aujourd'hui en 2025, avec de nouvelles autant que nécessaires orientations budgétaires au niveau national, sans parler d'une mentalité et des appréciations forcément différentes après 50 ans d'un véritable diktat d'art dit contemporain, l'Opéra, la Comédie Française, les radios et télévisions d'Etat voient leurs enveloppes très sensiblement diminuer.
Au niveau des régions, pour cause aussi de budget contraint, c'est désormais le tour des Frac qui n'achètent plus et certains ne manqueront pas de s'en réjouir au vu de leurs soi-disant représentatives collections. Ces institutions officielles devront mettre à profit les départs en retraite des fonctionnaires dédiés, pour fermer et mettre un terme définitif à cette malencontreuse et couteuse expérimentation . Idem pour les Centres d'art et la fermeture de celui de Pougues-les-Eaux, en 2021, ne devra plus constituer une exception.

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A chaque époque son art officiel ! Parfois l'artiste l'ignore, parfois il y adhère plus ou moins et, plus rarement, il s'y oppose ouvertement. Depuis un demi siècle, le principe des manifestations d'art contemporain change peu et reste toujours aussi obscur ! Toute forme d’objet, pour suivre l'idée de Marcel Duchamp, peut devenir artistique si le monde de l’art le présente comme tel, avec grands renforts de textes, souvent incompréhensibles, de théories toutes autant hermétiques et de marketing culturel en lien étroit avec les Institutions.