dimanche 8 juin 2025

CATTELAN AU CENTRE POMPIDOU-METZ : ULTIME IGNOMINIE

De : Marc VERAT <m_verat@live.fr>
Envoyé : dimanche 8 juin 2025 00:10
À : Nicole Esterolle <nicole.esterolle@yahoo.fr>
Objet : RE: CATTELAN AU CENTRE POMPIDOU-METZ : ULTIME IGNOMINIE

A chaque époque son art officiel ! Parfois l'artiste l'ignore, parfois il y adhère plus ou moins et, plus rarement, il s'y oppose ouvertement.

Il faudrait, comme riposte contre-culturelle, pouvoir "infiltrer" un lieu très officiel d'exposition ? Le moment serait peut-être opportun...
Existe-t-il quelques possibilités et quelles en seraient les conditions ?

La fermeture complète du Centre Pompidou est annoncée pour la fin septembre 2025. Le déménagement des œuvres devrait s’achever en décembre 2025, avant un début des travaux fixé au mois d’avril 2026. Le chantier devrait durer 5 ans, avec une réouverture du Centre prévue en 2030.
Le Pavillon français de la Biennale d'art de Venise sera entièrement fermé au public durant les travaux. Il rouvrira ses portes fin 2026.
Jusqu'à présent ce lieu resta un inconditionnel de la mise en scène et des installations. La représentation d'après-guerre, pour suivre fidèlement la voie de l'art dit contemporain, marque une abstraction croissante de la peinture, qui devient minimaliste, et finira par disparaître en 1993 avec l'Espace Raynaud.

Mais les temps changent, rien n'est définitivement établi !

Le moment serait sans aucun doute venu d'occuper un espace prestigieux, afin de présenter un "Retour vers la Peinture" ?
Ledit "Retour", au sens large, s'appuierait sur l'esprit des créations montrées dans la Gazette de Nicole, sans oublier pour autant d'autres aspects de la figuration. La peinture décorative, c'est-dire-dire abstraite, serait volontairement écartée.
Cette rupture, si tant est qu'elle puisse avoir lieu, et obtenir les incontournables soutiens politiques ou autres, constituerait alors un réel événement susceptible de retenir l'attention de critiques et journalistes, trop souvent influencés par la pensée dominante.



La Banane de Cattelan à 6,2 millions de dollars
Plus que jamais, le musée fait l'oeuvre !


Marcel Duchamp, Porte-bouteilles 1914  - Achat, 1986, Centre Pompidou

L'objet original, aujourd'hui disparu, portait une inscription dont l'artiste prétendait ne pas se souvenir, témoin de la désinvolture qui entoure l'élaboration du readymade. Duchamp scelle ici le choix du hasard et de l'importance du n'importe quoi !
En 1914, Marcel Duchamp acquiert au Bazar de l’Hôtel de Ville un porte-bouteille et il écrit à sa sœur quelque temps plus tard afin de lui demander d’exécuter sa démarche artistique :
« Prends pour toi ce porte-bouteilles, j’en fais un readymade à distance. Tu inscriras en bas et à l’intérieur du cercle du bas, en petites lettres peintes avec un pinceau à l’huile en couleur blanc d’argent, l’inscription que je vais te donner ci-après et tu signeras de la même écriture comme suit : Le Hérisson d’après Marcel Duchamp ».
Le ready-made : un objet ordinaire promu au rang d’œuvre d’art par la volonté de l’artiste est né.


De : Nicole Esterolle <nicole.esterolle@yahoo.fr>
Envoyé : samedi 7 juin 2025 18:51

UNE CRUELLA D’ENFER À LA DIRECTION DU CENTRE POMPIDOU-METZ
CATTELAN, ULTIME IGNOMINIE D’UN SYSTÈME EN PHASE TERMINALE
Par Nicole Esterolle

Pour fêter son 15e anniversaire, le Centre Pompidou-Metz expose des centaines d’oeuvres du centre Pompidou-Paris, mélangées à celles du financial-artist contemporain Maurizio Cattelan. Celui-ci a conçu et muri depuis longtemps l’événement, en complicité avec son amie Chiara Parisi, directrice du centre, qui a mis a sa disposition la collection du Musée pour y faire ses choix en toute liberté.

Chiara fait partie de la petite trentaine de hauts fonctionnaires de l’art contemporain d’Etat, parfaitement interchangeables dans un jeu de chaises musicales des plus cocasses, entre la Villa Arson, l’ENSBA de Paris, le Palais de Tokyo, la Villa Médicis, le Consortium de Dijon, etc. Ils tiennent fermement les manettes d’un appareil, sans direction bien localisable et échappant à la tutelle des Ministres qui passent. Ils y promeuvent depuis des années la même centaine d’artistes agréés par les circuits institutionnels et les réseaux spéculo-financiers : les incontournables Lavier, Buren, Hyber, Calle, Abramovic, Mosset, Lévèque, Mac Carthy...

La pétaradante Chiara, elle, s’était signalée en invitant l’exquis Claude Lévèque à mettre en scène les ruminants venus du Plateau de Millevaches voisin dans la nef du Centre d’art de Vassivière, qu’elle dirigeait alors. Elle a par ailleurs travaillé pour la Fondation de Mr Carmignac, condamné récemment pour fraude fiscale et blanchiment. Elle a transformé ensuite avec Mac Carthy, les salons de la Monnaie de Paris en chocolaterie, d’où sortaient à la chaine des Pères Noël. Est-ce grâce à Chiarra que La Monnaie de Paris aujourd’hui ne veut plus entendre parler d’art contemporain ?
Va-t-on pouvoir, toujours avec Chiarra, redresser la fréquentation catastrophique de l’appendice pompidolien lorrain ?
Les politiques locaux de tous bords gratifient l’établissement de la coquette allocation de 15 millions d’euros par an, répartis entre ville de Metz, Agglomération de Metz Métropole et Région.
Pourtant un informateur local rapporte :
"J’y suis allé deux fois cette année avec des amis, un dimanche d’avril et un dimanche de juillet, j’ai pu alors estimer le public à une petite centaine de personnes. Le lundi de la Pentecôte, il y a eu 2 entrées payantes d’après un employé du Centre. En retirant 52 jours de fermeture et les périodes d’installation d’exposition, cela fait tout de même un confortable coût par visiteur".


DIALOGUE AVEC UNE BANANE

Quand on voit le "dialogue" ainsi installé, entre les oeuvres à valeur patrimoniale et la banane scotchée aux cimaises de Maurizio Cattelan, on pense qu’il s’agit là du dernier spasme d’un appareil institutionnel pourri jusqu’à l’os par un demi-siècle d’effets conjugués de cynisme, de barbarie intellectuelle, de délire déconstructif ; de l’ignorance et du mépris de l’art caractérisant les tenants de cet appareil payé par nos impôts, caractérisant aussi les médias de la bien-pensance progressiste qu’illustre parfaitement certains articles du Monde.
Le spectaculaire, l’obscène, la provocation se conjuguent ici pour tenter de booster une fréquentation du musée de plus en plus misérable, au nombre de visiteurs quotidien bien inférieur au nombre d’employés.
Ce type de "dialogue" et de détournement, accaparement et parasitage du patrimoine par l’art contemporain, est une pratique courante et de plus en plus répandue. On occupe les châteaux, les églises, les chapelles, le places publiques. Jeff Koons est invité au MUCEM pour dialoguer avec les œuvres du Musée des arts et Traditions Populaires. On fait de l’entrisme dans les collections muséales. On place un bidule du décolonialiste Abdessemed à côté du retable sacré d’Issenheim… Grâce à ce "dialogue" entre patrimonial et contemporain, on peut tout se permettre sans regret, sans remord, sans honte.

C’est une caractéristique déplorable des programmations muséales héritée de l’âge d’or de l’Art du Contemporain : consacrer les valeurs déjà établies. Mais avec l’art spéculatif contemporain – spéculatif aux deux sens : intellectuel et marchand, la confusion va jusqu’à la collusion.
Il faut dire qu’on encourage fiscalement les riches de ce monde à se tresser des couronnes en ouvrant leurs musées et fondations et en les laissant prendre le pouvoir dans les institutions, autant que dans les salles de vente. Avec la paire Pinault et Arnault, la France ne se grandit pas à cet égard. Leur Koons monte en cote grâce aux expositions en lieux publics prestigieux, ou leur Buren à rayures sur sacs LVMH. Comme quoi on peut comme Bernard Arnault, maudire les impôts et couvrir cette inculture civique d’un vernis d’ongle démesuré.

Le Centre Pompidou parisien fermant pour travaux, la directrice de son annexe lorraine a eu l’idée d’inviter Cattelan à choisir 400 pièces du fond muséal autour d’un thème original, "Un dimanche sans fin". Certes la directrice de l’institution, Chiara Parisi, Italienne comme lui, l’apprécie depuis longtemps mais ce goût et cette complicité, de la part de quelqu’un qui a pour mission de nous proposer l’art vivant, posent un sérieux problème sur sa nomination.

L’ineptie satisfaite de Maurizio Cattelan !
Parmi les choix de Cattelan : le pape Jean-Paul II renversé par un météorite, grandeur nature en résine, une acquisition de François Pinault, qui fit sa célébrité. Un buste de Hitler émergeant d’un parquet. Plus récemment, Comedian, c'est-à-dire sa Banane scotchée qui a défrayé la chronique ; achetée aux enchères pour devenir le fruit le plus cher mangé au monde.
Le plus consternant n’est pas le malin, mais ceux qui l’encensent.
De même qu’en politique le plus affligeant n’est pas tant l’élu que ceux qui l’ont élu ; de même ce qui nous fait baisser les yeux sera de lire les commentaires de ceux qui trouvent leur compte aux hochets de Cattelan.
La responsable du musée a tenu à faire savoir que Maurizio n’a pas compté ses jours pour endosser la responsabilité de choisir des œuvres dans le stock Pompidou.
Et le sémillant, pas bête, puisqu’on l’invitait à mêler ses créations aux œuvres qu’il choisirait, a vite sélectionné le prestigieux "mur André Breton". C’est une élémentaire tactique de ces amuseurs que de bien choisir.
Le problème reste que les intellectuels commentateurs sont les premiers à signaler ces hauts faits, tête baissée.


mardi 13 mai 2025

Projet pour la Biennale de Venise 2026-2027

Exposition internationale d'art contemporain de la Biennale de Venise
Esposizione internazionale d'arte di Venezia
La Biennale est basée dans le parc Giardini qui abrite 30 pavillons nationaux permanents.

Pietrangelo Buttafuoco
presidency@labiennale.org
Luigi Brugnaro vice-président

DIRECTEUR GÉNÉRAL
Andrea Del Mercato
direzione@labiennale.org
segreteria.generale@pec.labiennale.org

La 61ème Biennale d’art contemporain de Venise aura lieu du 9 mai au 22 novembre 2026.
Koyo Kouoh, originaire du continent africain, devait en assurer le commissariat de l’exposition internationale et, avec le président de la Biennale, Pietrangelo Buttafuoco*, en annoncer le titre et le thème lors d’une conférence de presse tenue à Venise, le mardi 20 mai 2025.

DISPARITION - Communiqué, samedi 10 mai 2025 à 07h42
Le monde de l’art a réagi à l’annonce du décès brutal à 57 ans de Koyo Kouoh. En décembre 2024, elle avait été nommée curatrice des expositions internationales. Elle avait commencé à y travailler en visionnaire, avec passion et rigueur, souligne le communiqué pour annoncer sa mort soudaine, survenue dans la matinée.

La commission française, en principe présidée par Claire Le Restif, directrice du Centre d’art contemporain d’Ivry, a choisi l’artiste franco-marocaine Yto Barrada pour investir l’espace du pavillon français de la prochaine Biennale. L’artiste qui vit et travaille entre New York et Tanger aurait été retenue pour « sa pratique multidisciplinaire qui fédère diverses communautés artistiques et sociales en quête d’une nouvelle utopie ».

Le Pavillon français sera entièrement fermé au public durant les travaux. Il rouvrira ses portes pour la 61ème édition de la Biennale d'art de Venise en 2026.
La représentation française d'après-guerre marque une abstraction croissante de la peinture, qui devient minimaliste, et finit par disparaître en 1993 avec l'Espace Raynaud.
Jusqu'à présent, le Pavillon français, pour suivre fidèlement la voie de l'art dit contemporain, resta un inconditionnel de la mise en scène et des installations.

Mais les temps changent et rien n'est définitif !

Le moment est sans aucun doute venu de proposer d'occuper cet espace prestigieux, afin de présenter un "Retour vers la Peinture" ?
Ledit "Retour", au sens large, s'appuierait sur l'esprit des créations montrées dans la Gazette de Nicole, sans oublier pour autant d'autres aspects de la figuration. La peinture décorative, c'est-dire-dire abstraite, serait volontairement écartée.
Cette rupture, si tant est qu'elle puisse avoir lieu, et obtenir les incontournables soutiens politiques, constituerait alors un réel événement susceptible de retenir l'attention de critiques et journalistes, trop souvent influencés par la pensée dominante.

La Biennale de Venise, tenue en principe chaque année impaire, est considérée comme une des plus prestigieuses manifestations artistiques en Europe et dans le monde. C'est aussi une des plus anciennes puisqu'elle fut créée en 1893.
Un pavillon central fut construit à cet effet dans les Giardini créés au début du XIXéme siècle sur la demande de Napoléon Bonaparte, à la pointe du sestiere de Castello. Il fut alors décidé d'inviter des artistes italiens et internationaux qui devaient exposer chacun au maximum deux œuvres inédites. Le comité de parrainage était composé d'artistes venus du monde entier, on y trouvait entre autres pour le comité français, Carolus-Duran, Jean-Jacques Henner, Gustave Moreau et Pierre Puvis de Chavannes.
Dessiné par l’ingénieur Faust Finzi, le Pavillon français est inauguré en 1912 avec une exposition d’Auguste Rodin.

Une double opportunité ? Un Pavillon fermé et un Retour vers la Peinture !

Le Pavillon français dédié aux expositions internationales d’art de Venise est confié à l’Institut français, opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de la Culture.
"L'Institut place le projet au cœur d’un dispositif plus large de réflexion, de diffusion et d’échange en lien avec le réseau culturel français à l’étranger et en s’appuyant sur des institutions de référence dans les champs de l’art.
Le pavillon accueillera en 2026 le projet artistique et le public de La Biennale au sein d’un espace rénové, offrant des améliorations fonctionnelles et énergétiques considérables, d’au moins 25 % d’ici 2026, et 40 % d’ici 2030...
Le choix du lauréat ou des lauréats se fait lors d'une commission de sélection composée de professionnels, de représentants des deux tutelles et de l'Institut français."

Une Biennale de Venise conçue dans un même esprit que le Salon de Paris ?

"Le Salon. Tous les deux ans, naguère c'était tous les ans, le gouvernement régale le public d'une grande exposition de peinture, statuaire, dessin. En fait, c'est une foire d'artistes, mettant leurs produits en vente, en attendant avec anxiété les chalands. Pour ces solennités exceptionnelles le gouvernement nomme un jury, chargés de vérifier les ouvrages qu'on lui envoie, et de désigner les meilleurs.
Sur le rapport de ce jury, le gouvernement décerne les médailles d'or et d'argent, des décorations, des mentions honorables, des récompenses pécuniaires, des pensions ; il y a pour les artistes distingués des places à Rome, à l'Académie, au Sénat. Tous ces frais sont acquittés par nous autres profanes…"
Proudhon, Du principe de l'art et de sa destination sociale, 1865.

Dans les encyclopédies d'art et jusqu'après l'ouverture du Musée d'Orsay, les chapitres réservés à la peinture académique sont étrangement sous-représentés ou même carrément absents. Leurs auteurs, lorsqu'ils parlent de la seconde moitié du XIXème siècle, ne considèrent que l'art romantique et réaliste, Manet et les impressionnistes. Ceux qui, hier et de leur vivant, ont été reconnus et adulés ont purement et simplement été rayés des cadres de l'histoire de l'art. Qu'en sera-t-il demain pour l'art contemporain ?

La caractéristique de l'art académique réside à la fois dans le fini des éléments peints très figuratifs et dans leur précision, cette conception se trouve à l'opposé de la théorie moderne où tout tend à s'abstraire et à se suggérer avec une finition souvent très secondaire. Cette conception est encore associée par dérision à un simple artisanat habile, soi-disant signe d'un manque de talent et d'originalité.
La peinture académique, émanation directe des règles du classicisme et du néoclassicisme, constitue en quelque sorte l'antithèse exacte de l'art contemporain mais toutefois avec un point commun de taille :
- celui d'être ou d'avoir été soutenu par des instances officielles.
Et une différence d'importance :
- l'adhésion du public d'alors pour la peinture académique mais le rejet ou l'ignorance de l'art contemporain par le public d'aujourd'hui.
Le parallèle entre la situation des artistes officiels d'aujourd'hui, c'est-à-dire les "conceptuels-minimalistes", avec ceux du Second Empire et de la Troisième République, les "pompiers ou académiciens", est notable et l'on peut parfaitement penser que cet "art contemporain", à l'image de l'art académique, connaîtra lui aussi un inévitable discrédit.
Par ailleurs, le dénigrement souvent entretenu de la peinture figurative, sert de repoussoir et d'alibi à l'innovation pour l'innovation. Pour certains, la peinture représente uniquement l'art de la bourgeoisie conservatrice, hostile à toute forme de changement ; mais on pourrait tout autant qualifier l'art contemporain d'également bourgeois et conservateur, puisqu'il perdure omnipotent depuis cinquante ans.

Une peinture figurative chargée de sens, nul besoin de discours !


Emma Dupont - La plus belle paire de fesses de l'histoire de l'art ?
Tableau offert par Léon Gèrôme à son modèle préféré.


Jean-Léon Gérôme, étude pour The End of the Sitting

L'artiste, quelque peu réfractaire envers ses contemporains impressionnistes,
enseigne comme Cabanel et Bouguereau à l'école des Beaux-Arts de Paris.
Ils font aussi partie à plusieurs reprises du jury du Salon.


The End of the Sitting, 1886 "La Fin de Séance"
huile sur toile, hauteur : 33 cm ; largeur : 27,4 cm
Collection particulière, Frankel Family Trust

Mais que fait Emma, le modèle callipyge préféré de Gérôme à l'anatomie caractéristique, perchée sur la sellette ? Et cette petite fleur rouge ?
- Enlève-t-elle, dès la fin de la pose, le drap par curiosité jalouse et critique ?
- Couvre-t-elle simplement, avant de se rhabiller, la statue afin d’empêcher la terre à modeler de sécher ?
- Et plus précisément, que fait cette rose rouge, symbole de l'amour passion que l'on porte à l'être aimé ? Est-ce une intention délibérée de l'artiste, autant romantique que platonique ?
Rappelons qu'Emma fait partie du cercle restreint des familiers de Jean-Léon Gérôme qui, à quelques reprises, lui demanda de l'accompagner lors de ses villégiatures d'été.
Là, repose toute l’ambiguïté dans l’interprétation de l’œuvre. Cependant, gageons que le facétieux artiste, qui se représente en train de nettoyer soigneusement son matériel, n’a pas manqué d’entrevoir ces trois possibilités.
En outre, l’œuvre peut paraître emblématique de l’art académique et pompier, dans la mesure où elle donne directement à voir, à imaginer, à rêver… Au contraire d’un art moderne bien plus décoratif que narratif et, très souvent, sans signification bien précise.

Depuis des décennies l'art, dit contemporain, occulte abusivement la peinture et mérite introspection. L'exposition, pour le moins inhabituelle, du Pavillon français de la prochaine Biennale de Venise entend montrer que la peinture reste encore bien vivante, dans son altérité et dans sa contemporanéité.

Il più bel paio di glutei nella storia dell'arte?
Ma cosa ci fa Emma, ​​la modella callipigia preferita di Gérôme, con la sua anatomia caratteristica, seduta sulla sedia calda? E questo piccolo fiore rosso?
- Toglie il lenzuolo non appena la posa è finita, per gelosia e curiosità critica?
- Copre semplicemente la statua prima di rivestirsi per evitare che la pasta da modellare si asciughi?
- E più precisamente, cosa fa questa rosa rossa, simbolo dell'amore appassionato che proviamo per la persona amata? Si tratta di un'intenzione deliberata dell'artista, allo stesso tempo romantica e platonica?

Scommettiamo che il dispettoso artista, che si raffigura mentre pulisce attentamente la sua attrezzatura, non ha mancato di vedere queste tre possibilità.
Inoltre, l'opera può sembrare emblematica dell'arte accademica, nella misura in cui ci dà direttamente qualcosa da vedere, da immaginare, da sognare... A differenza dell'arte moderna che è molto più decorativa che narrativa e, molto spesso, priva di un significato molto preciso.

Per decenni la cosiddetta arte contemporanea ha ingiustamente messo in ombra la pittura e merita un approfondimento. L'insolita mostra allestita nel Padiglione francese della prossima Biennale di Venezia intende dimostrare che la pittura resta vivissima, nella sua alterità e contemporaneità.

*Pietrangelo Buttafuoco, intellectuel anticonformiste converti à l’islam, ancien cadre d’un mouvement postfasciste, est aussi un soutien de la présidente du conseil, Giorgia Meloni.

samedi 12 avril 2025

 

Il ne s'agit pas ici d'un simple canular mais bien d'une oeuvre d'art acquise par un Fond régional d'art contemporain, avec l'argent public du contribuable.

Les FRAC, voulus par un gouvernement de gauche, entérinés par un gouvernement de droite, ont contribué non seulement au discrédit de la gauche mais également à la détérioration durable de l'image de l'Art. L'art s’est coupé de la base populaire et laborieuse en devenant l'affaire, comme jamais auparavant, d'une classe extrêmement minoritaire.

CERTAINES INSTITUTIONS ONT- ELLES ENCORE UN AVENIR ?

"Ces fonds régionaux d’Art Contemporain, créés à partir de 1982, pour suivre la décentralisation mise en place par le gouvernement, vont se trouver inéluctablement confrontés aux problèmes d’espace, d’achat et de conservation des oeuvres.
Conformément à leurs statuts, ces institutions publiques ont acquis des oeuvres représentatives des courants significatifs, ou du moins considérés comme tels, de l’Art Contemporain. Ainsi, les collections comportent une part très importante d’oeuvres minimalistes et conceptuelles ou inscrites dans la postérité de ces tendances, avec une peinture figurative remarquablement et systématiquement absente.
Très souvent ces recherches conceptuelles, concrétisées par des « installations », affectionnent les compositions à base de matériaux et objets de récupération et elles n’ont guère de soucis quant à leur durabilité puisqu’elles peuvent être constituées de papier, de végétaux, de chiffons...
En outre, on observe que certaines présentent l’inconvénient d’être à la fois encombrantes et d’une manipulation délicate. Le transfert de ces créations se trouve en conséquence malaisé et le volume non négligeable qu’elles occupent rend les espaces d’expositions et de réserves, mis à la disposition par les Régions, déjà proche de la saturation.

Ces constatations appellent plusieurs remarques en contradiction avec les deux objectifs fondamentaux fixés par le Ministère de la Culture pour les FRAC, à savoir : l’acquisition et la diffusion des oeuvres auprès du grand public ?
- L’acquisition des oeuvres, faute de moyens et d’espaces se raréfie. Il faut gérer la collection, les directeurs devenant de fait des conservateurs. L’essentiel du budget étant désormais réservé au fonctionnement.
- La diffusion dans différents lieux, par la nature même des oeuvres, est coûteuse, souvent compliquée, et surtout ne touche qu’un public pour le moins restreint.
- La conservation s’avère aléatoire, ce qui paraît ennuyeux lorsque l'on a pour ambition de constituer un patrimoine.

Les fonds régionaux sont gérés par des associations loi 1901 dont les buts (acquisition-diffusion) s’avèrent donc de plus en plus difficiles à respecter. Aussi, se trouvant à terme dans l’incapacité d’atteindre leurs objectifs, il semble nécessaire et logique d’envisager la dissolution pure et simple de ces associations et par voie de conséquence de prévoir la disparition des FRAC."
/cf : extrait M. VERAT 1996

Aujourd'hui en 2025, avec de nouvelles autant que nécessaires orientations budgétaires au niveau national, sans parler d'une mentalité et des appréciations forcément différentes après 50 ans d'un véritable diktat d'art dit contemporain, l'Opéra, la Comédie Française, les radios et télévisions d'Etat voient leurs enveloppes très sensiblement diminuer.
Au niveau des régions, pour cause aussi de budget contraint, c'est désormais le tour des Frac qui n'achètent plus et certains ne manqueront pas de s'en réjouir au vu de leurs soi-disant représentatives collections. Ces institutions officielles devront mettre à profit les départs en retraite des fonctionnaires dédiés, pour fermer et mettre un terme définitif à cette malencontreuse et couteuse expérimentation . Idem pour les Centres d'art et la fermeture de celui de Pougues-les-Eaux, en 2021, ne devra plus constituer une exception.

dimanche 30 mars 2025

Relevé sur le site du ministére de la culture

 

Le Centre d’art contemporain a quitté le parc Saint Léger de la ville de Pougues-les-Eaux, fin juillet 2021, à la demande du Conseil départemental de la Nièvre, ex propriétaire des lieux désormais cédés à la commune qui a d'autres projets. Un effet Trump prémonitoire ?
Les mentalités, comme les modes et les politiques ne sont jamais définitivement établies.

Pour faire suite au relevé, ce jour, sur le site du ministère de la culture et à la récente chronique de Michel Guerrin du Monde : « Le procès en inutilité de la culture gagne du terrain en France, le même qui est à l’œuvre dans l’Amérique de Donald Trump » : 
Depuis 2017 les Frac bénéficient d’un label du ministère de la Culture qui vient couronner des années d’engagement artistique et professionnel au service de l’intérêt général.
L'intérêt général, parlons-en ! Avec 99 % des créateurs exclus.

Les plus de 600 expositions qu’ils organisent par an sur l’ensemble du territoire sont un facteur décisif de la démocratisation culturelle.
La démocratie culturelle, ou autre, n'est qu'un leurre et cette publication officielle, aussi prétentieuse que mensongère sur les FRAC en représente, hélas, un accablant reflet.

Les Frac échangent avec tous les acteurs de l’art contemporain afin de préserver les différences de regards et de points de vue.
La peinture, notamment figurative, s'en trouve pourtant remarquablement et systématiquement absente.

Chaque Région française dispose d’une ou plusieurs collections d’art contemporain remarquables, qui contribuent à son rayonnement national et international.
Un rayonnement bien pâle après cinquante ans de subventions, et qui ne fait que suivre une tendance ou une mode venue, comme souvent, des Etats-Unis.

Les Frac ont accueilli dans toute la France plus de 1,5 million de visiteurs.
Il est pourtant de notoriété publique que ces lieux n'ont jamais eu de public.

Pour conclure :
Comment peut-on publier sur un site institutionnel de tels mensonges ?
Il est temps de mettre un terme à l'aberration des Frac, déjà par économie et justice républicaine, tout en saisissant l'opportunité des départs en retraites des fonctionnaires dédiés.

CERTAINES INSTITUTIONS ONT- ELLES ENCORE UN AVENIR ?
 
"Ces fonds régionaux d’Art Contemporain, créés à partir de 1982, pour suivre la décentralisation mise en place par le gouvernement, vont se trouver inéluctablement confrontés aux problèmes d’espace, d’achat et de conservation des oeuvres.
Conformément à leurs statuts, ces institutions publiques ont acquis des oeuvres représentatives des courants significatifs, ou du moins considérés comme tels, de l’Art Contemporain. Ainsi, les collections comportent une part très importante d’oeuvres minimalistes et conceptuelles ou inscrites dans la postérité de ces tendances, avec une peinture figurative remarquablement et systématiquement absente.
Très souvent ces recherches conceptuelles, concrétisées par des « installations », affectionnent les compositions à base de matériaux et objets de récupération et elles n’ont guère de soucis quant à leur durabilité puisqu’elles peuvent être constituées de papier, de végétaux, de chiffons...
En outre, on observe que certaines présentent l’inconvénient d’être à la fois encombrantes et d’une manipulation délicate. Le transfert de ces créations se trouve en conséquence malaisé et le volume non négligeable qu’elles occupent rend les espaces d’expositions et de réserves, mis à la disposition par les Régions, déjà proche de la saturation.

Ces constatations appellent plusieurs remarques en contradiction avec les deux objectifs fondamentaux fixés par le Ministère de la Culture pour les FRAC, à savoir : l’acquisition et la diffusion des oeuvres auprès du grand public ?
- L’acquisition des oeuvres, faute de moyens et d’espaces se raréfie. Il faut gérer la collection, les directeurs devenant de fait des conservateurs. L’essentiel du budget étant désormais réservé au fonctionnement.
- La diffusion dans différents lieux, par la nature même des oeuvres, est coûteuse, souvent compliquée, et surtout ne touche qu’un public pour le moins restreint.
- La conservation s’avère aléatoire, ce qui paraît ennuyeux lorsque l'on a pour ambition de constituer un patrimoine.

Les fonds régionaux sont gérés par des associations loi 1901 dont les buts (acquisition-diffusion) s’avèrent donc de plus en plus difficiles à respecter. Aussi, se trouvant à terme dans l’incapacité d’atteindre leurs objectifs, il semble nécessaire et logique d’envisager la dissolution pure et simple de ces associations et par voie de conséquence de prévoir la disparition des FRAC." /cf :  extrait M. VERAT 1996

Aujourd'hui en 2025, avec de nouvelles autant que nécessaires orientations budgétaires au niveau national, sans parler d'une mentalité et des appréciations forcément différentes après 50 ans d'un véritable diktat d'art dit contemporain, l'Opéra, la Comédie Française, les radios et télévisions d'Etat voient leurs enveloppes très sensiblement diminuer.
Au niveau des régions, pour cause aussi de budget contraint, c'est désormais le tour des Frac qui n'achètent plus et certains même, mettant à profit les départs en retraite, devront fermer. Idem pour les Centres d'art et la fermeture de celui de Pougues-les-Eaux en 2021 ne constituera plus une exception.



Le Pot, version contemporaine du Porte-bouteilles de Marcel Duchamp par Simon Nicaise, acquisition du FRAC-Normandie.

Les FRAC, voulus par un gouvernement de gauche, entérinés par un gouvernement de droite, ont contribué non seulement au discrédit de la gauche mais également à la détérioration durable de l'image de l'Art. L'art s’est coupé de la base populaire et laborieuse en devenant l'affaire, comme jamais auparavant, d'une classe extrêmement minoritaire.


Budget 2025 - Une source d'économie et d'égalité républicaine ? Une alternative à la pression fiscale.

Financement des opérateurs de l'Etat : 91 milliards d'euros ?
On trouve parmi les opérateurs de grands établissements publics comme les universités, France compétences, Pôle emploi, Météo France, le Commissariat à l'énergie atomique...
Mais aussi des organismes inutiles ou aux compétences mal définies :
Business France, Atout-France, Office français de la biodiversité, Etablissement pour l'insertion dans l'emploi, France éducation international. Des agences et instituts tout autant obscurs : Institut national de l'origine et de la qualité, Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail, Agence nationale de contrôle du logement social, Agence publique pour l'immobilier de la Justice...

Le budget de la culture, après cinq années de hausse, se trouve réduit fin 2024 de 204 millions d'euros. Parmi les institutions qui en ont fait les frais, l'Opéra de Paris et la Comédie française ont perdu respectivement 6 et 5 millions d'euros.
Mais d'autres économies sur les opérateurs de l'Etat, chiffrées cette fois non plus en millions mais en milliards, ne seraient pas pour autant impopulaires.
Le Centre national des arts plastiques coûte aujourd'hui 11.2 M€ et l'Académie de France à Rome pas moins de 10.9 M€.

Une suppression pure et simple de cette Académie, c’est-à-dire de la Villa Médicis, serait, non seulement logique mais également salutaire au budget. En effet, cette Institution uniquement prévue pour accueillir les lauréats des Prix de Rome perdure, alors que la distinction des Prix de Rome a été abandonnée depuis 1968.
La nomination de directeur de la Villa Médicis se fait par décret du chef de l’État, celle-ci offre des opportunités de reclassement, ce qui peut expliquer que même devenue depuis longtemps inutile et sans objet, la suppression de la Villa ne figure pas à l'ordre du jour, pas plus que sa vente ou sa restitution aux italiens.

Les Fonds Régionaux d'Art Contemporain constituent aussi une source de dépense anachronique tant au niveau des personnels, que du non-sens des collections qui génèrent incompréhension du public et, surtout, une grande injustice pour une écrasante majorité de créateurs.
Bien entendu, toutes décisions ne seraient pas sans conséquence pour des milliers de fonctionnaires réduits plus ou moins au reclassement, et pour les quelques collectionneurs spéculateurs ou les rares artistes vivant de subvention ou de commande d’Etat. Mais à bien réfléchir, ces propositions de réforme ou ces suppressions rétabliraient justice et équité sociale, mais aussi et surtout impartialité du marché, avec les indispensables économies recherchées par la France.

En 2020, le budget global des 22 Frac s'élevait à plus de 36 millions d'euros

Ecoles d'art en Région : 22-25 millions d'euros
ENSBA - Ecole nationale supérieure des beaux-arts : 20 millions d'euros
CNAP - Centre national des arts plastiques : 11.2 millions d'euros
AFR - Académie de France à Rome : 11 millions d'euros



Olivier Mosset et Yves Aupetitallot, Lausanne - 2003

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A chaque époque son art officiel ! Parfois l'artiste l'ignore, parfois il y adhère plus ou moins et, plus rarement, il s'y oppose ouvertement. Depuis un demi siècle, le principe des manifestations d'art contemporain change peu et reste toujours aussi obscur ! Toute forme d’objet, pour suivre l'idée de Marcel Duchamp, peut devenir artistique si le monde de l’art le présente comme tel, avec grands renforts de textes, souvent incompréhensibles, de théories toutes autant hermétiques et de marketing culturel en lien étroit avec les Institutions.