"What is art ? Can it exist by ignoring the legacy from the past?"
Their purpose is to show that
Figurative art in spite of every effort made over the past century to
be freed from it still remains, in its diversity, an invaluable
source of inspiration.
D'un XXème siècle riche en
diversités, les institutions et l'histoire de l'art ne retiennent et
ne mettent en exergue que les formes d'expression plastique dont
l'objectif consiste principalement :
- soit à se manifester sur
un mode sommaire et iconoclaste,
- soit à retrouver la source
primitive et instinctive de l'acte créateur...
Institutions and the history of art
only retain from the rich diversities of 20th century art forms such
works as are mainly concerned with two objectives:
Drawing
attention in a crude and iconoclastic fashion or retracing the path
to the primeval and instinctive act of creation.
Face à l'innovation critère d'absolu,
face à la mise en scène banalisée de l'objet, face au multimédia
institutionnalisé, l'oeuvre narrative et peinte, comportant de
surcroît des référents clairement affichés, renvoie
immanquablement aux questions fondamentales :
Qu'est-ce que l'art
et celui-ci existe-t-il en dehors de l'art d'autrefois ?
Challenged by the conundrum of
innovation - a criterion of absolute - confronted with the
commonplace display of objects, faced with multimedia forms of
expression, the narrative and painted work inevitably raises
fundamental questions :
What is art? To what extent can it exist
and establish itself by disregarding the past?
…Il entend aussi souligner que la
Figuration, après un siècle qui a surtout cherché à s'en
affranchir, offre toujours une source de sens et de diversité.
…It means to prove
that figurative art, in its diversity, can still be a source of
inspiration in spite of all the efforts that have been made over the
past century to turn away from it.
Hier, au Centre d'art contemporain de Pougues-les-Eaux,
des seaux multicolores en suspension, aujourd'hui des blocs moteur !
Il a fallu deux jours et demi à un
restaurateur basé à Paris et à une équipe d'expédition pour
emballer la « Jeunesse de Bacchus » de 20 pieds sur 11 pieds afin
de l'expédier à New York. Le travail nécessita environ 20
personnes entre les deux sites, y compris un opérateur de grue pour
le faire sortir de la fenêtre du troisième étage et arriver dans
un camion.
Livrée par les héritiers du peintre, l'œuvre est
restée 135 ans au même endroit - l'atelier de Bouguereau dans le
6ème arrondissement de Paris - et n'a été déplacée que trois
fois auparavant, pour des expositions.
« Nous devons nous assurer
que les acheteurs les plus riches du monde y ont accès », a déclaré
M. Doller à propos du placement en vente. C'est un autre niveau
de validation !
Bouguereau fut le plus important des
peintres académiques de France de son époque, à savoir ceux qui
adhéraient aux styles et techniques traditionnels. L'artiste a
peint environ 750 œuvres, a déclaré Louise d'Argencourt,
commissaire d'exposition indépendante et experte dans son
travail.
Bouguereau était l'opposé d'un artiste affamé. Il
était issu d’une famille aisée et l’a enrichi encore davantage
avec son succès. Les Américains étaient son marché le plus
important et, pour Knoedler Gallery, il était le premier vendeur.
La
Jeunesse de Bacchus a nécessité près de trois ans de travail et
l'artiste l'a peinte sans l'aide d'assistants. « Je suis
tellement content que je vais garder le tableau», a déclaré le
peintre. Ses descendants étaient assez riches pour le laisser là où
il se trouvait, mais la génération actuelle a finalement décidé
de vendre.
Julie Glassberg pour le New York Times
Le critique Huysmans, dans L'Art
moderne, compare les Vénus de Cabanel et de Bouguereau :
"Il
me faut bien, hélas ! Commencer par l'oeuvre de M. Bouguereau. M.
Gérôme avait rénové déjà le glacial ivoire de Wilhem Miéris,
M. Bouguereau a fait pis. De concert avec M. Cabanel, il a inventé
la peinture gazeuse, la pièce soufflée. Ce n'est même plus de la
porcelaine, c'est du léché flasque ; c'est je ne sais quoi, quelque
chose comme de la chair molle de poulpe. La naissance de Vénus,
étalée sur la cimaise d'une salle, est une pauvreté qui n'a pas de
nom. La composition est celle de tout le monde. Une femme nue sur une
coquille, au centre.
Tout autour d'autres femmes s'ébattant dans des poses connues. Les têtes sont banales, ce sont ces sydonies qu'on voit tourner dans la devanture des coiffeurs ; mais ce qui est plus affligeant encore, ce sont les bustes et les jambes. Prenez la Vénus de la tête aux pieds, c'est une baudruche mal gonflée. Ni muscles, ni nerfs, ni sang. Les genoux godent, manquent d'attaches, c'est par un miracle d'équilibre si cette malheureuse tient debout. Un coup d'épingle dans ce torse et le tout tomberait. La couleur est vile, et vil est le dessin. C'est exécuté comme pour des chromos de boîtes à dragées ; la main a marché seule, faisant l'ondulation du corps machinalement.
Tout autour d'autres femmes s'ébattant dans des poses connues. Les têtes sont banales, ce sont ces sydonies qu'on voit tourner dans la devanture des coiffeurs ; mais ce qui est plus affligeant encore, ce sont les bustes et les jambes. Prenez la Vénus de la tête aux pieds, c'est une baudruche mal gonflée. Ni muscles, ni nerfs, ni sang. Les genoux godent, manquent d'attaches, c'est par un miracle d'équilibre si cette malheureuse tient debout. Un coup d'épingle dans ce torse et le tout tomberait. La couleur est vile, et vil est le dessin. C'est exécuté comme pour des chromos de boîtes à dragées ; la main a marché seule, faisant l'ondulation du corps machinalement.
C'est à hurler de rage quand on songe que
ce peintre qui, dans la hiérarchie du médiocre est maître, est
chef d'école, et que cette école, si l'on n'y prend garde,
deviendra tout simplement la négation la plus absolue de l'art !"
(Huysmans Salon de 1879 paru dans l'Art moderne)
(Huysmans Salon de 1879 paru dans l'Art moderne)
Un chef-d’œuvre de William
Bouguereau en vente à New York chez Sotheby’s
par Robin Massonnaud
par Robin Massonnaud
La jeunesse de Bacchus, une des œuvres
les plus abouties du roi des peintres académiques William
Bouguereau, pourrait atteindre 25 à 35 millions de dollars.
C’est
à New York que Sotheby’s mettra en vente l’une des œuvres
majeures de William Bouguereau (1825-1905). Il s’agit d’un
immense tableau de six mètres de long et trois mètres de haut ayant
pour thème « La jeunesse de Bacchus ». L’artiste a mis
trois ans pour achever ce chef-d’œuvre monumental.
Cet immense
tableau est très représentatif de l’art académique de
Bouguereau, artiste adulé de la deuxième moitié du XIXème siècle.
Lors de sa présentation au Salon de 1884, il rencontre immédiatement
un grand succès auprès du public, même si les critiques ne
s’accordent pas sur les raisons pour lesquelles le tableau leur
semble critiquable. Certains parlent en effet d’une chaste
bacchanale alors que d’autre évoquent une indécence absolue.
Les
onze protagonistes qui forment une frise sur un fond de paysage sont
à hauteur d’homme. Le cortège dionysiaque est plein de vie, de
mouvements, de couleurs. Un homme porte Bacchus. Une bacchante tombée
à terre semble sortir du cadre. Deux satyres soutiennent Silène
vacillant sur son âne alors que des centaures dansent au son d’une
double flûte. Comme de coutume dans ses tableaux mythologiques,
Bouguereau en profite pour peindre des nus, aux corps parfaits,
déliés comme une liane, à la carnation idéale, éburnéenne pour
les femmes, plus hâlée pour les hommes.
Une merveille de l’art académique
La
jeunesse de Bacchus est une œuvre étourdissante de virtuosité, une
merveille de l’art académique. Elle appartenait jusqu’à présent
à la descendance de l’artiste et n’avait quitté son atelier
qu’à trois reprises en 135 ans, la dernière fois lors de sa
présentation dans le cadre de la rétrospective organisée au Petit
Palais à Paris en 1984. Je me souviens encore de l’effet que cette
œuvre avait eu sur moi. J’étais resté sans voix devant le
tableau pendant plusieurs minutes, fasciné, hypnotisé et happé par
la scène, scrutant les visages, appréciant la beauté des corps
exposés. Et j’étais ensuite reparti avec un soupir avec
l’impression d’avoir voyagé, d’être entré dans la mythologie
comme si cette dernière était devenue réalité.
Bouguereau demandait pour son
tableau 100 000 francs, somme très importante à l’époque
sans être pour autant irréaliste puisque l’Angélus de Millet
s’était vendu 160 000 francs. Un riche américain en offrit
au peintre 70 000 francs qui refusa de baisser son prix.
Bouguereau écrivit à Boussod, son marchand : Si je ne trouve
pas de ce tableau la somme demandée… je trouverai moyen de m’en
débarrasser en l’offrant plus tard au Louvre !
Le tableau sera exposé en
avant-première chez Sotheby’s New York du 14 au 24 mars et sera
proposé aux enchères le 14 mai lors de la vente du soir d’art
impressionniste et moderne. Cette œuvre magistrale est estimée 25 à
35 millions de dollars et pourrait séduire un grand musée
américain.
Les remords d'Oreste de William BOUGUEREAU - Norfolk, Virginia, USA
Sujet extrait du dictionnaire de la Fable, la Bible des étudiants aux Beaux-Arts fin de siècle. Ces derniers tiraient leurs sujets de cet ouvrage, notamment afin de préparer le concours du Prix de Rome de peinture.
Oreste décida, sur les conseils d'Apollon, de venger la mort de son père.
Accompagné de Pylade, il se rendit en secret à Mycènes et tua, avec la complicité de sa sœur Électre, sa mère Clytemnestre et son amant Egisthe. Son meurtre, qui semblait une juste vengeance, frappa les dieux d'horreur qui lui dépêchèrent les Erinyes pour le tourmenter et qui le poursuivirent jusqu'à Delphes.
Cependant, Apollon n'abandonna pas l'infortuné. Il lui conseilla de se réfugier à Athènes, où l'Aréopage, grâce à l'intervention décisive d'Athéna et le plaidoyer d'Apollon, l'acquitta de son meurtre.
Cependant, Apollon n'abandonna pas l'infortuné. Il lui conseilla de se réfugier à Athènes, où l'Aréopage, grâce à l'intervention décisive d'Athéna et le plaidoyer d'Apollon, l'acquitta de son meurtre.
Puis le dieu le purifia à Delphes et, par la bouche de la Pythie, lui fit savoir qu'il serait définitivement guéri de sa démence en allant chercher la statue d'Artémis en Tauride.
Autoportrait Marc VERAT 1972 critique et contre-culture
La domination économique et culturelle des États-Unis ne reconnaît et ne promeut qu'une forme unique de création reposant sur un maillage étendu de réseaux, quelquefois d'ailleurs soutenus par des États comme en France.
L'art contemporain part du postulat communément entretenu que celui-ci fait partie du domaine de l'Art, ce qui manifestement n'est pas le cas. L'art contemporain reste un spectacle des plus marginal qui intéresse peu ou même pas du tout. Mais pour quelques rares personnes qui possèdent de l’argent à profusion, et qui en conséquence ont déjà tout, cette forme d'art peut toujours représenter un moyen de se distinguer, de soigner sa vanité.
Souvenons-nous de la « tulipomanie », ce nom donné au soudain engouement pour les tulipes dans le nord des Provinces-Unies, au milieu du XVIIᵉ siècle, qui entraîna l'augmentation démesurée puis l'effondrement des cours de l’oignon de tulipe. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?
Plus près de nous et pour évoquer la peinture académique ; celle-ci connut une mise à l'écart d'au moins un siècle, les œuvre ont été décrochées des cimaises des musées, mais comme là il restait une trace tangible, de surcroît populaire, alors elles ont été raccrochées.
Pour l'art contemporain, sans public, qui repose sur l'immatériel concept et l'éphémère au détriment de la peinture, on peut assurément penser, à plus ou moins long terme, qu'il n'en restera rien ou presque.
L'influençable anthropoïde, sous le regard et avec l'accord tacite du petit ministre, essaie en vain de tordre le cou à l'art académique.
L'art contemporain qui repose sur l'immatériel concept et l'éphémère au détriment de la peinture, pense gagner le combat grâce au soutien des institutions... La peinture académique, son exact contraire, connut effectivement une mise à l'écart d'au moins un siècle, les œuvre ont été décrochées des cimaises des musées, mais comme là il restait une trace tangible, de surcroît populaire, alors elles ont été raccrochées.
Qu'en sera t-il pour l'art contemporain ? On peut raisonnablement penser, à plus ou moins long terme, qu'il n'en restera rien ou presque.
Allégories de l'art contemporain - La parité est à la mode aujourd'hui et le Singe a parfois bon goût, alors l'art académique s'impose au Centre d'art contemporain de Pougues.
L'art académique sait également faire parler, et là on comprend aisément pourquoi !
Au Salon de 1859, une œuvre du sculpteur Emmanuel Frémiet fut écartée par le jury. Il s'agit d'un Gorille enlevant une jeune et désirable femme.
« Voici mesdames et messieurs, le fameux gorille de M. Frémiet », commente Nadar. « Il emporte dans les bois une petite dame pour la manger. M. Frémiet n’ayant pu dire à quelle sauce, le jury a choisi ce prétexte pour refuser cette œuvre intéressante. » Et Baudelaire dans ses Salons : « Voilà donc le moyen d’étonnement trouvé ! « Il l’entraîne ; saura-t-elle résister ? » telle est la question que se fera tout le public féminin. Un sentiment bizarre, fait en partie de terreur et en partie de curiosité priapique, enlèvera le succès. » De la terreur érotique de la sculpture de Frémiet, nous connaissons un sequel - une suite - qui jouit d’une longue fortune : King Kong, le dieu de la jungle, emporte sous son bras puissant une blonde terrorisée. Baudelaire lève l’énigme : « Songez bien qu’il ne s’agit pas de manger, mais de violer. » Si nous connaissons le roi Kong, ses antécédents nous sont moins connus. Au musée archéologique de Naples, l’exposition Amori Divini rafraîchit notre mémoire : Léda, Europe, Io, Callisto, Ganymède, Hermaphrodite et jusqu’au pâle Narcisse ont tous subi une violence qui, au seuil de l’adolescence, a changé leur vie à jamais. Ils ont été la proie d’un dieu, d’une violence divine qui leur est tombée dessus et a chamboulé leur nature.
Allégorie de l'art ou le combat des influences
L'influençable anthropoïde, sous le regard et avec l'accord tacite du petit ministre, essaie en vain de tordre le cou à l'art académique.
L'art contemporain qui repose sur l'immatériel concept et l'éphémère au détriment de la peinture, pense gagner le combat grâce au soutien des institutions... La peinture académique, son exact contraire, connut effectivement une mise à l'écart d'au moins un siècle, les œuvre ont été décrochées des cimaises des musées, mais comme là il restait une trace tangible, de surcroît populaire, alors elles ont été raccrochées.
Qu'en sera t-il pour l'art contemporain ? On peut raisonnablement penser, à plus ou moins long terme, qu'il n'en restera rien ou presque.
L'art académique sait également faire parler, et là on comprend aisément pourquoi !
Au Salon de 1859, une œuvre du sculpteur Emmanuel Frémiet fut écartée par le jury. Il s'agit d'un Gorille enlevant une jeune et désirable femme.
« Voici mesdames et messieurs, le fameux gorille de M. Frémiet », commente Nadar. « Il emporte dans les bois une petite dame pour la manger. M. Frémiet n’ayant pu dire à quelle sauce, le jury a choisi ce prétexte pour refuser cette œuvre intéressante. » Et Baudelaire dans ses Salons : « Voilà donc le moyen d’étonnement trouvé ! « Il l’entraîne ; saura-t-elle résister ? » telle est la question que se fera tout le public féminin. Un sentiment bizarre, fait en partie de terreur et en partie de curiosité priapique, enlèvera le succès. » De la terreur érotique de la sculpture de Frémiet, nous connaissons un sequel - une suite - qui jouit d’une longue fortune : King Kong, le dieu de la jungle, emporte sous son bras puissant une blonde terrorisée. Baudelaire lève l’énigme : « Songez bien qu’il ne s’agit pas de manger, mais de violer. » Si nous connaissons le roi Kong, ses antécédents nous sont moins connus. Au musée archéologique de Naples, l’exposition Amori Divini rafraîchit notre mémoire : Léda, Europe, Io, Callisto, Ganymède, Hermaphrodite et jusqu’au pâle Narcisse ont tous subi une violence qui, au seuil de l’adolescence, a changé leur vie à jamais. Ils ont été la proie d’un dieu, d’une violence divine qui leur est tombée dessus et a chamboulé leur nature.
Le paradoxe et l'arbitraire
A chaque époque son art officiel. Parfois l'artiste l'ignore, parfois celui-ci y adhère plus ou moins et, plus rarement, il s'y oppose ouvertement.
Jusqu'alors, avec les différents médias, écrits, radio et télé-diffusés, le destinataire était essentiellement passif, se contentant de choisir et de recevoir sa source d'information, sans autre participation possible. Aujourd'hui, par l'intermédiaire de l'Internet, ce même destinataire a désormais l'opportunité de devenir un acteur actif : En exprimant son point de vue - En traitant l'information - En la rediffusant. Alors, profitons-en !