mercredi 21 août 2019

Performance au Centre d'art de Pougues et Contre-culture




DES PROJETS ¤ DES PARRAINAGES ¤ DES EXPOSITIONS

La Contre-culture avec d'improbables nus académiques peints présents au Centre d'art contemporain de Pougues-les-Eaux. Il s'agit par ce procédé de réhabiliter une certaine idée de l'Image en recréant du lien avec le public.
Ces images sont autant de réflexions voulues sur l'évolution d'un art en crise, reflet d'un malaise profond concernant la représentation.
Pourtant au sein de la critique un débat existe, révélateur d’une évolution autant sociale qu’artistique. La critique n’est plus seulement attentive à l’œuvre mais aussi envers le public qui la regarde et avec qui elle doit dialoguer au lieu d’imposer.



La Contre-culture entre au Centre d'art contemporain de Pougues-les-Eaux


Pose devant le Pavillon des Sources de Pougues qui accueille l'exposition de la Contre-culture


La Jeunesse de Bacchus au Prieuré Notre-Dame de la Charité-sur-Loire




Une performance artistique est une action entreprise par un ou plusieurs artistes devant un public.
La démonstration peut être présentée accompagnée d’éclairages, de musique ou d’éléments visuels réalisés par l’artiste, seul ou en collaboration, et produite dans des lieux les plus divers, des galeries d’art aux musées en passant le plus souvent par les Centres d'art, comme ici à Pougues-les-Eaux. Ladite performance peut être unique ou bien réitérée, s’appuyer ou non sur un scénario, être improvisée ou avoir fait l’objet de quelques répétitions.

La performance est, par essence, un art éphémère essentiellement connu par ses traces laissées par des photographies, parfois des films ou autres témoignages écrits, pouvant être également objet de commercialisation.
Bien que l’idée de performance soit présente dans les deux cas, il faut distinguer la performance en direct de celle en différé. La photographie, la vidéo, le film, l‘enregistrement sonore et certaines formes de sculpture sont souvent le support d’œuvres où la performance est en différé. Dans ce cas il ne s’agit pas seulement de documentation mais de véritables performances réelles, note la spécialiste Chantal Pontbriand.













"Contre-culture" – Avec d'improbables nus académiques peints présents au Centre d'art contemporain de Pougues-les-Eaux.
Le modèle peint préfère désormais se détourner des Installations du Centre et focaliser toute son attention, à défaut d'autre Performance, par exemple sur l'image triviale de son beau fessier.
Par ailleurs, une lecture du mode d'emploi du Centre et des œuvres exposées semble également utile à la bonne compréhension du modèle !







What is Art ?
Le principe des manifestations d'art contemporain change peu depuis 40 ans et reste toujours aussi incompréhensible !
Toute forme d’objet, pour suivre l'idée de Marcel Duchamp, peut devenir artistique si le monde de l’art le présente comme tel, avec grands renforts de textes, de théories et de marketing culturel. La créativité n’exprime plus rien ou pas grand chose et l’art contemporain semble se contenter d’un narcissisme superficiel.
Ce réseau de l’art se veut tolérant, pourtant il conteste systématiquement les formes de créations hors de ses propres critères et refuse toute critique...
Aujourd'hui et pour reprendre un vocable à la mode des années 60 la "contre-culture", c'est-à-dire la réaction à l'art contemporain établi, se trouve sur Internet.

Ce terme "contre-culture" décrivait le mouvement d'opposition à la culture dominante qui s'est principalement développé aux États-Unis et au Royaume-Uni, puis qui s'est répandu dans la plus grande partie du monde occidental entre 1960 et un peu après 1970. Durant les années 60, des tensions générationnelles prennent corps au sein de la société américaine vis-à-vis de la guerre du Vietnam, des relations raciales, des mœurs sexuelles, des droits des femmes, de l'autorité, des drogues ou des interprétations du rêve américain. De nouvelles formes de culture émergent, notamment avec la pop des Beatles et la montée de la culture hippie...















Alors face au "cultural power", la nécessité d'une inévitable "contre-culture, d'un Manifeste ?
Le deuxième conflit mondial a fait des États-Unis une superpuissance économique, militaire et politique qui découvre aussi l'influence du "cultural power".
Dès 1946, le ministère des Affaires Étrangères des États-Unis participe au financement de deux grands programmes d'expositions de peintures, vitrine de l'excellence de l'Art américain, amenées à voyager en Amériques du Sud et surtout en Europe.
Afin de promouvoir ladite excellence, le sénateur Fulbright établit parallèlement un programme de bourses qui permet à des milliers d'intellectuels d'effectuer le "Grand tour" américain pour admirer sa richesse culturelle.









Il s'agit par exemple pour le "cultural power", d'affirmer et d'établir l'émergence d'une nouvelle école spécifiquement américaine : l'Expressionnisme abstrait avec J.Pollock, M.Rothko, A.Gorky...
Cette école qui reste une construction étroitement liée au contexte de la guerre froide sera soutenue par des fondations, des musées, des universités.
Le Rockefeller Brother Fund et le Musée d'Art Moderne de New-York ont ainsi largement promu en Europe le Nouvel Art en organisant nombre de publications et expositions.
Cependant et afin d'être totalement crédible pour asseoir la dimension internationale des expositions, quelques rares artistes européens bénéficieront également du soutien américain.

Cultural power et Soft power
On pourrait définir le Cultural power, suivi du Soft power, comme une capacité d'obtenir ce que l'on souhaite par le biais de l'attraction plutôt que par la contrainte, comme une capacité à influencer, à façonner les préférences des autres. Ici, en l'occurrence, la critique, le musée ou le riche collectionneur.
Cultural power et Soft power étaient initialement prévus en direction des intellectuels, source d'influence, et visaient en particulier à répondre aux récits pessimistes de certains sur l’avenir de la puissance américaine dans le monde et, globalement, du déclin toujours possible des grandes puissances.

ART CONTEMPORAIN - Profil type de "cultural power"
L'Oeuvre : - Actuellement une photographie floue de genre indéterminé qui peut être de qualité médiocre mais de grand format avec, au centre, un éclairage néon qui clignote le tout sur un fond sonore répétitif.
Le Titre : - UNTITLED
La Démarche : Le processus de l'assimilation de la source lumineuse, de sa mise en valeur et de l'atténuation floue joue un rôle récurrent majeur. Les calculs parfois ironiquement exagérés ne livrent pas seulement le protocole détaillé de la propre démarche intrinsèque mais ils introduisent aussi l'aspect délibérément arbitraire et ambigu des systèmes sémantiques qui se réfèrent à eux-mêmes en s'ouvrant finalement sur des lectures multiples parfois complexes qui questionnent le spectateur...
L'Artiste : Vit et travaille à New York, appartient et est issu de la bourgeoisie aisée. Pour appartenir à la scène de l'art occidental le talent n'est pas indispensable, par contre la connaissance du réseau semble incontournable et le carnet d'adresse doit surtout être très influant.

Counterculture, a way of life and set of attitudes opposed to or at variance with the prevailing social norm.
La Contre-culture, avec comme référence un retour sur l'Image et la Peinture des grands classiques : Jean-Léon Gérôme, William Bouguereau et Lawrence Alma-Tadema...







Jean-Léon Gérôme, Pygmalion et Galatée, vers 1890
A un interlocuteur qui critiquait l'enseignement de l’École des Beaux-Arts, Gérôme rétorqua avec malice qu'il est sans doute bien plus aisé d'être incendiaire que pompier. Gérôme en vieillissant devint le symbole de la réaction. Le triomphe de l'avant-garde qu'il avait combattue devait lui être fatal :
L'artiste connut une éclipse de près d'un siècle, sort qu'il partagea d'ailleurs avec ses collègues de l'Institut.





Vente d’une esclave vers 1884, Musée de l'Ermitage Saint-Pétersbourg - Selling Slaves in Rome, 1886

Ces deux toiles aux dimensions moyennes présentent le même spectacle étonnant, d'abord de face puis de dos : une jeune captive dénudée, au joli corps potelé de statuette de porcelaine, se cache pudiquement le visage. Les mains des Romains se lèvent dans l'espoir d'acquérir cette belle esclave proposée par le marchand.
Tableaux également chargés de bien des fantasmes masculins. En effet, avec la femme-esclave presque tous les interdits disparaissent, d'ailleurs, quel est l'homme qui ne souhaiterait posséder une telle esclave - rien que pour son plaisir ?
L'académicien Gérôme aima représenter ses modèles de dos et la première version, exposée lors du Salon de 1884, participa à la renommée de son créateur mais c'est aussi contre ce genre d'oeuvre de salon que quelques uns de ses contemporains, artistes comme critiques, se sont battus.
Emile Zola, qui soutient avec détermination les recherches des impressionnistes dès leurs débuts, écrit au sujet du peintre :
"Non, Monsieur Gérôme, vous n'avez pas peint un tableau, ... c'est une habile représentation, un thème traité avec plus ou moins d'ingéniosité, un produit à la mode ... vous ne savez pas ce qu'est l'ardeur, l'élan tout-puissant qui s'empare des véritables artistes."








Ce n'était pas seulement l'un des meilleurs peintres de l'anatomie humaine mais William Bouguereau était aussi l'un des artistes les plus admirés, les plus écoutés et enviés de la fin du dix-neuvième siècle. Son oeuvre peint ne contiendrait pas moins de 822 toiles, dont beaucoup se trouvent aujourd'hui en Amérique.
Né à La Rochelle, Deuxième Prix de Rome en 1850, membre de l'Académie des beaux arts en 1876 où il a enfin été élu le 8 janvier, après douze vaines tentatives, puis membres de l'Institut en 1881, il fait aussi partie du jury au Salon au côté de Cabanel et Gérôrme.
Sa pâte "bouguereautée" sans touche apparente, son application dans le détail, en font un représentant typique de ce que l'on nomme "art académique". C'est-à-dire la forme d'art qui s'appuie sur la mise en oeuvre de techniques apprises, où le dessin tient une grande place, le tout au service de sujets à prédominance mythologique et historique. Le rendu lisse, signe d'un métier contrôlé et soigné, associe la peinture de Bouguereau au "léché", témoin de fadeur et de laborieux dont il en devient le symbole.

















LE LIT DE TRACEY
Une illustration aussi parlante qu'amusante des voies ambiguës et tortueuses de la reconnaissance, qui montre que le Libéralisme peut aussi soutenir les mêmes formes d'art que les administrations publiques. L'art contemporain se situe quelquefois étonnamment proche de la mise en scène, mais naturellement sans jamais atteindre les moyens d'Hollywood. L'installation-mise en scène-performance, le plus souvent dépouillée et composée d'objets hétéroclites, constitue encore à l'heure actuelle la condition sine qua non permettant d'obtenir une distinction.

En octobre 1999, The Guardian écrit :
Tracey a été appelée d'urgence à la Tate Gallery de Londres pour réinstaller son lit. Un lit aux draps tachés par l'urine, auprès duquel on trouve une petite culotte maculée de sang, un test de grossesse, des préservatifs usagés, des plaquettes de pilules contraceptives, des bouteilles de vodka et des serviettes hygiéniques. Dans ce lit, Tracey Emin a vécu huit jours très pénibles après avoir été laissée par son ami. Comme exutoire, elle décida alors de le conserver, tel quel, sous forme d'installation, pour ensuite le proposer au Turner Art Prize et remporter le prix de 200 000 F.
My Bed, d'après les personnes autorisées du musée est une oeuvre forte, de vérité, qui souligne une innocence sous-jacente... Mais ce point de vue n'a semble-t-il pas totalement convaincu les deux artistes chinois qui, ce dimanche 24 octobre à la Tate Gallery, ont malicieusement sauté sur My Bed pour engager une bataille de polochons.

Le prestigieux prix Turner est régulièrement réévalué.
En 2001, un chèque de 300 000 F a récompensé la réalisation d'art contemporain la plus séduisante de l'année.
C'est Martin Creed qui remporte le célèbre prix. Son oeuvre montre une pièce avec des murs blancs et, au plafond, l'incontournable néon qui s'allume et s'éteint. Un panneau stipule que l'oeuvre a été réalisée par un artiste issu d'une des écoles d'art les plus réputées de Londres.
Cette année là, le jury composé notamment du directeur de la Tate et d'un conservateur du MoMA à New York explique : le court-circuit de Martin Creed est une proposition audacieuse, ambitieuse et rafraîchissante... Charlotte Prodger, primée en 2018, a quant à elle reçu la somme de £ 25 000, soit environ 28 000 € et a également été choisie pour représenter l’Écosse à la Biennale de Venise.

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A chaque époque son art officiel ! Parfois l'artiste l'ignore, parfois il y adhère plus ou moins et, plus rarement, il s'y oppose ouvertement. Depuis un demi siècle, le principe des manifestations d'art contemporain change peu et reste toujours aussi obscur ! Toute forme d’objet, pour suivre l'idée de Marcel Duchamp, peut devenir artistique si le monde de l’art le présente comme tel, avec grands renforts de textes, souvent incompréhensibles, de théories toutes autant hermétiques et de marketing culturel en lien étroit avec les Institutions.